Et si c’était ça la fin du monde dont nous parlaient les Mayas ? Pire que toutes les tempêtes, ouragans et autres séismes que nous promettaient « Le jour d’après » et autre « 2012 », la France doit faire face à une terrible catastrophe, qui touche le plus précieux de ses symboles. Non, ce n’est pas la tour Eiffel ; non, ce n’est pas l’avenue des Champs Elysées ; non, ce n’est pas le Paris Saint Germain… C’est bien pire. Notre pays est en effet attaqué sur l’un de ses plus vieux symboles, représentatif de sa culture et de ses traditions légendaires, notre meilleur ambassadeur partout dans le monde, j’ai nommé : le Champagne.
Car, oui, ce délicieux nectar des Dieux, à la robe dorée et à l’arôme fruité, dont le bouchon en liège est à lui seul synonyme d’une soirée réussie ou d’un repas d’exception ; ce breuvage des princes, que dis-je, des rois est désormais en danger. Les ventes de Champagne ont en effet chuté de 5% en an sur le seul marché français, représentant en temps normal 60% des ventes du secteur. Une calamité dont n’avaient pas besoin nos valeureux viticulteurs champenois, expliquée par de fortes hésitations des consommateurs dans un climat politique et économique incertain. Ajoutez à cela un exode massif des riches hors de France pour raisons fiscales (voir notre article « La Belgique est-elle un Eldorado fiscal ? ») et vous partagerez les craintes des champenois concernant les évolutions des ventes de leur production.
Les effets d’ores et déjà constatés sont une baisse générale des prix, pratiquée par les grands distributeurs (typiquement la grande surface dans laquelle vous allez faire vos courses), entraînant des prix d’appels très attractifs. Problème, les viticulteurs champenois risquent de ne pas trouver si sexy l’idée que leurs produits, associés à une certaine idée de luxe, soient bradés au même prix qu’un pack de Leffe… Ils considèrent donc cette baisse soudaine des prix comme « terriblement néfaste pour leur image ».
Citoyens, Citoyennes, l’heure est donc grave, vous l’aurez compris. Votre mission, puisque cela vous arrange bien, sera de soutenir l’effort national dans sa recherche d’augmentation du volume de ses ventes de Champagne. Vous êtes les derniers espoirs des villes de Reims et d’Epernay et l’ultime rempart avant la dégradation de notre patrimoine viticole. Nous comptons sur vous pour mener à bien cette périlleuse mission.
Alexandre GAÏO
Transaction EDHEC et l’auteur vous souhaitent de bonnes fêtes de fin d’année et vous rappellent qu’il faut consommer l’alcool avec modération.