En 2012, tout le monde a rendu hommage à Thierry Roland, un commentateur franchouillard un poil méfiant envers l’étranger mais grand amoureux de son sport et avant tout bon vivant, surtout mort désormais.
Oui, c’est une légende. Ses 270 coupes de monde ont fait de lui la voix du football et il est parvenu à devenir l’un des Français les plus populaires sans pourtant être l’un des plus aimés, le tout en prônant le retour à l’Algérie française avec ses potos de l’OAS. Il aurait sans doute préféré débuter à 20 ans dans les Aurès en hésitant entre le derrière d’une chèvre ou d’un mouton avant d’aller torturer le petit Saïd, mais on ne le saura jamais, il a emporté son secret dans la tombe avec Vincent Hardy. Si ça se trouve, c’est là-bas, compteur geiger à la main, qu’il aurait connu la famille Zidane avant qu’elle lui rende l’appareil un soir de juillet 1998.
A bas Mako
Personne n’oubliera jamais non plus ce rire si communicatif qui venait ponctuer les généreuses saillies de Vincent Perrot sur les superhéros méditerranéens ou une blagounette sur le tailleur de Marianne Mako dont certains auraient aimé prendre la température avec leur instrument. Mais il serait injuste pour rendre hommage à l’un des plus grands journalistes français, de sans cesse rappeler qu’il a douté du potentiel des deux femmes qui se sont risquées à parler foot à ses côtés, qu’il était pour le rétablissement de la peine de mort ou que tous ses collègues le détestaient à part le lendemain de sa disparition. Sauf peut-être Hervé Mathoux qui a réussi à s’enfuir sur Canal avant qu’il ne l’oblige à lui prêter sa femme. Car, quand on le connaissait un peu, c’était un type bien, comme Jean-Michel Larqué a pu le vérifier un beau jour de 2002.
Mais de Thierry Roland, c’est Thierry Roland qui en parle le mieux au bout d’1 min 14 de l’infâme clip de Laurent Luyat. Apparemment hôtel, cigare et canapé ça suffit pas toujours quand on est vieux.