Pour rappel : Top chansons 2012 : 100ème – 51ème.Top chansons 2012 : 50ème – 11ème.Top chansons 2012 : 10ème – 1er.Top albums 2012 : 50ème - 31ème.Top albums 2012 : 30ème - 11ème.10 : Miguel – Kaleidoscope Dream
Label : History Always Favours the Winners
07 : Philip Glass – Rework_ Philip Glass Remixed
Label : The Kora Records
06 : Quakers – Quakers
Label : Stones Throw Records
05 : Swans – The Seer
Label : Young God Records
04 : Ernest Gonzales – Natural traits
03 : Dirty Projectors - Swing Lo Magellan
02 : Cloud Nothings – Attack On Memory
Les groupes qui rendent hommage aux années 90 pullulent ces derniers temps mais avouons le, la claque aura rarement était aussi forte qu'avec le dernier né de Cloud Nothings qui nous a totalement pris par surprise après un premier album décevant. Sur Attack On Memory, ça cogne sévère, le son est puissant, clair et massif, tandis que les chansons sont directes et incisives. Bien que jouissif par son immédiateté, Baldi s'éloigne des compositions ensoleillées pour une ambiance plus sombre et inquiétante. Marqué par une production impeccable d’Albini, le disque semble être taillé dans la roche, c’est un disque brut et sans temps morts qui vous décrasse les oreilles et vous fait taper du pied comme jamais. Si les références sont là, si Cloud Nothings n’invente rien, l'ensemble se révèle être d’une grande cohérence et jubilatoire. Attack On Memory est un très grand disque rock et c’est déjà beaucoup pour un mec qui n’a même pas 25 ans. Label : Carpark Records
01 : Grizzly Bear – Shields
Dès l’ouverture, avec la chanson Sleeping Ute, le groupe originaire de Brooklyn dévoile une toute autre facette. L’introduction est rude, un morceau presque rock voire anti-mélodique qui montre bien que l’intention n’est pas de caresser l’auditeur dans le sens du poil mais au contraire de le bousculer. Au revoir les harmonies vocales et les prouesses orchestrales, les quatre garçons ont grandi et les envies ne sont plus les mêmes. Shields ne renie en aucun cas Veckatimest mais se dirige vers une forme plus minimaliste. Que ce soit les instruments à vent ou à corde, les orchestrations se font plus discrètes, Grizzly Bear se débarrasse de ses obsessions et renoue avec une musique plus classique mais où chaque composition garde pourtant l’empreinte du groupe.
Ce quatrième album n’est pas un bouleversement total, les chansons oscillent toujours entre le folk et la pop et le groupe signe encore une fois un disque empreint de mélancolie. Les voix d’Edward Droste et Daniel Rossen sont quand à elles toujours aussi belles mais se mêlent moins aux autres. Sûrement moins réfléchi et perfectionniste que par le passé Shields n’en parait pas pour autant plus grossier mais au contraire, bien plus subtil. Chaque chanson est parcourue de détails qui fourmillent, la clarinette basse sur The Hunt donne à la chanson une profondeur bienvenue quand aux boucles de synthés sur Sleeping Ute, elles viennent faire virevolter un peu plus dans nos têtes cette bourrasque sonore.
Au-delà de ces petits plus qui en font beaucoup, comment ne pas admirer les variations dans chaque chanson. A l’image d’A Simple Answer qui débute comme une balade enlevée avant de finir en apothéose avec cette conclusion dramatique qui prend tout d’un coup aux tripes. On prendra encore pour exemple Sleeping Ute, chanson presque violente, qui finit sur une accalmie avec une guitare folk sereine pour seule compagne.
La grande force de ce disque est là, celle d’être tout et son contraire. La batterie claque, les guitares sèches et saturées sont souvent au premier plan mais sont toujours contrastées par la douceur et le raffinement de certains arrangements bien plus discrets. Shields ne paye pas de mine par rapport à Veckatimest et pourtant, les richesses mélodiques semblent innombrables grâce à des compostions qui ne cessent de nous surprendre malgré les écoutes répétées. Les chansons prises individuellement ne sont jamais époustouflantes mais l’œuvre dans sa globalité nous laisse admiratif.
Au final, il est incroyablement dur de décrire en quoi ce disque est grand, pourquoi Shields est un disque qui va compter non seulement pour le groupe mais aussi dans les années à venir car tout y est question de ressenti. Au-delà des compositions impeccables, de l’ambiance globale qui s’en dégage et de la qualité constante quelque chose d’autre est là mais qui reste insaisissable. C’est sûrement dans cette part de mystère que réside sa force, cette impression de ne pas en avoir fait le tour et qu’il y a tant de choses à découvrir.
Label : Warp