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Blog, gratuité et nouvelle richesse

Publié le 04 avril 2008 par Kalvin Whiteoak
contenu_du_blog.gifRécemment lors d'une interview donnée à la RSR à Alain Maillard de Médialogues, ce dernier s'étonnait que l'on puisse comme par exemple sur ce blog fournir gratuitement un travail qui pourrait être rémunéré et que finalement on en donne le fruit au lecteur tout simplement.   Il s'agissait en l'espèce simplement d'un acte citoyen de partage des connaissances qui peuvent servir à ceux qui n'ont pas les sources leur permettant de réagir dans telle ou telle situation.   Evidemment, mettre à disposition gratuitement ouvre la porte aux abus, comme à ceux commis ici par cette grande étude d'avocats de Genève ou cette société de protection juridique romande qui ont purement et simplement copié un cadre de recours de nature administrative en matière d'AI pour évidemment ne pas le redonner à d'autres mais le vendre à un prix qui n'a pas d'importance dans sa hauteur mais simplement dans son principe.   De tout âge le plagiat a existé. Un grand bof et la simple menace de publier ici les noms des plagiaires avec la publicité y relative devraient suffire à décourager les vocations (depuis qu'on a parlé d'eux, simplement sans les nommer, ils ne sont pas revenus en visite …. et se sont donc bien reconnus … mais n'ont pas encore proposé "spontanément" un partage des droits d'auteur perçus par eux).   Mais finalement après avoir donné cette interview, la question est revenue sur le tapis. Don, acte citoyen, troc, nouvelle richesse, nouveau type de céation de richesse ? la question mérite d'être posée, car la richesse ne se mesure plus en 2008 aux "simples" milliards perdus par telle ou telle grande banque, mais aussi en terme de connaissances et de mise à disposition d'information et de savoir.   La blogosphère, bien qu'encore timidement, devient peu à peu l'un des centres d'une économie nouvelle qui repose peut-être sur le troc, plus sûrement sur la mise en valeur d'un ensemble de connaissances ou d'informations qui mises à la disposition du public dans une forme appropriée, parviennent à devenir, globalement et de par leur simple existence, une valeur négociable.   Et l'un des thermomètres de cette valeur est mesurée par l'omnipotent Google et son Pagerank notamment ou par Alexa, l'un des pôles de la galaxie Amazon. Ces thermomètres permettent d'attribuer par exemple la valeur théorique d'un encart publicitaire sur un blog, ou encore la valeur de ce blog lui-même, car même à une petite échelle il commence à y avoir un réel marché du blog.   Les acteurs économiques et les agences de communication ont compris depuis quelque temps que les blogs sont des vecteurs qui touchent pour certains des publics généraux et pour d'autres des publics plus spécifiques ou de niche. Une adaptation des messages publicitaires aux publics cibles déterminés pour tel ou tel blog permet à son ou ses auteurs non pas de s'enrichir (pas en Europe actuellement encore, mais bien aux USA) mais de récolter quelques fruits ayant finalement comme source l'idée de mettre à disposition des connaissances de façon gratuite.   Bien sûr cette gratuité devient en fait une pseudo gratuité dans la mesure où un blog est financé, du moins en partie, par la publicité. Mais un point reste important  : au départ, l'idée est donnée, elle est véritablement gratuite et non rémunérée du tout, et sa naissance n'avait pas d'arrière-pensée lucrative. C'est ensuite seulement, que selon l'évolution de son audience, cette idée peut prendre une certaine valeur.   C'est vraisemblablement donc bien économiquement d'une création de richesse nouvelle qu'il s'agit, l'ensemble des idées ou informations figurant sur tel ou tel blog étant par définition nouveau, sauf si son auteur bien évidemment se contente de recopier ce que tout le monde sait déjà ou publie chaque jour l'état de sa relation avec sa petite amie, ce qui n'intéresse que lui finalement. Et cette nouvelle richesse est aussi sociale, égalitaire et économique.   Et ce qui est marrant entre autres, c'est que cette création de richesse et les flux financiers qu'elle entraîne échappent totalement aux fiscs sur le plan du revenu (mais pas sur celui des dépenses qui sont déduites effectivement) trop occupés qu'ils sont à déterminer le sexe des mouches guatemaltèques blanches et noires.

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