1968 vue par le petit bout de la lorgnette hexagonale c’est un peu les barricades et les fumigènes et les pavés sous la plage (et sur la gueule mais c’est une autre histoire).
1968 c’est les slogans qui fleurissent sur le béton des murs d’une société sclérosée par la pudibonderie de l’après guerre.
1968 c’est le début de la fin pour le Général, la fuite à Baden-Baden, la course en avant qui s’achèvera en 69 par la démission.
1968 c’est l’émergence d’une intelligentia de gauche, celle qui deviendra la gauche caviar, celle qui avant de caviarder les idéaux fera naître dans les esprits un souffle de liberté.
1968 c’est la naissance des bobos, les vraies fausses justifications de l’insurection à Nanterre, la grève générale, la mise en lumière du caractère opaque et quasi dictatorial de l’ORTF.
1968 en France c’est Daniel Cohn Bendit, le petit juif allemand qui tance narquoisement un CRS pour la photo et la postérité.
1968 c’est les dérives policières des escadrons de CRS-SS selon la vulgate populo-étudiante
1968 c’est des les assemblées générales dans les universités occupées, où la fougue le dispute à l’idéologie, où la liberté sent plus fort que la transpiration des jeunes gens brisant les codes d’une société bien pensante qui “s’ennuie” selon les termes d’un article du Monde devenu légendaire (tant de clairvoyance laisse songeur)
1968 aux Etats-Unis c’est la mort du pasteur Martin Luther King - 39 ans
C’était un 4 mars, il y a 40 ans.
“Sleep, sleep tonight, and may your dreams be realised” MLK by U2