Tu m’as abandonné, sale con

Tu t’es barré, sur la pointe des pieds, sans prévenir, il y a 25 ans.
Pour un casque pas mis ou mal fixé, pour une poignée de gaz ouverte, pour un virage crétin de la côte d’azur dans lequel manoeuvrait un camion au mauvais endroit au mauvais moment.
Orphelin en quelques secondes.
T’imagines ce que tu pourrais nous lâcher aujourd’hui?
Ces cons de belges sans gouvernement ou alors avec trop de ministres dans trop de gouvernements, ça dépend. On est pas administrés, on est surministrés.
Ces grévistes de bus, capables à 20 de casser les couilles à 160 000 utilisateurs, pour 200 euros de prime rêvée. Tu nous rappellerais que tous ces fonctionnaires des services publics qui en foutent pas une, ils en foutent tellement peu qu’il n’y a que quand ils se mettent en grève qu’ils appellent ça « une journée d’action »…
DSK, un régal c’eut été. Le mec qui aime les menottes, mais pas dans son dos à lui.
La crise, qui rend les riches plus riches et les pauvres plus pauvres…Et pourquoi on appelle ça la crise, ça a toujours été comme ça non?
Khadafi, Bettencourt, Carla, Secret Story, Les steaks hachés qui empoisonnent les enfants, le soja qui empoisonne les adultes, le port d’Athènes qui est Chinois, le pen, les curetons pédophiles, les banquiers en banqueroute, fukushima mon amour…
Et tes restos, devenus une chose établie. On essaie même plus de résoudre le problème de la faim, on laisse les chanteurs se démerder pour monter un spectacle et vendre des dvd. En attendant, on sert dix fois plus de repas aujourd’hui que quand tu les as créés…
Tu vois la merde dans laquelle on est?
Et c’est pas fini, je pense.

25 années que tu t’es barré, ma poule.
« Je suis capable du meilleur et du pire. Mais, dans le pire, c’est moi le meilleur. »
Salaud de mort, va.
Tu voulais si possible mourir de ton vivant.
T’es toujours vivant.
Je t’aime.

Xavier, c’est l’histoire d’un mec