Les portes du penis entier

Dans « La boite à questions », une séquence du Grand Journal de Canal +, un internaute a demandé à Johnny Hallyday qui était le «plus vrai mec» entre Alain Delon et lui. Réponse du chanteur: « Ah Alain Delon, c’est un vrai mec de toute façon… Je pense pas être un pédé moi non plus». Une phrase reprise aujourd’hui sur le site communautaire Yagg.fr dédié aux « lesbienne, gay, bi ou trans, homoparent ou parent d’homo », et dénoncée comme une «petite scène d’homophobie ordinaire»
« Ces propos publics, en plus de comporter une insulte à proprement parler, considèrent que les homosexuels seraient des sous-hommes. Ces allégations nauséabondes participent à entretenir ce substrat si favorable aux violences homophobes », déclare l’élu municipal, également conseiller général de Gironde et ex-président de l’association Lesbian and Gay Pride (LGP) de Bordeaux.

Wowowowowowow…..
On se calme?
Noir c’est noir, allumer le feu, mourir d’amour enchaîné, mais est-ce que le Yagg et le conseiller général de Gironde ne feraient pas partie d’un grand groupuscule appelé Maurice et qui pousse le bouchon un peu loin…?
D’abord, je pense que quand on parle de Johnny et de Delon, tous les deux mâles hétéro-macho-sexuels de 140 ans à eux deux, et en particulier de Jojo destroyé depuis un demi siècle dans l’enfer du showbiz rwakenrwol, il faut bien remettre un certain contexte en place:
Quand tu vois la séquence, tu n’imagines pas une seconde un propos homophobe dans la bouche de Johnny.
Maladroit, con-con et peu réfléchi, oui, si tu veux.
Homophobe, non.
Mais des conneries maladroites et peu réfléchies, on dira que Johnny n’a pas sortie que celle-là?
Ensuite, je rappelle que c’est une séquence enregistrée.
Ce qui veut dire que les responsables de l’émission avaient à loisir les options de censurer, modifier, aménager, recommencer, ré enregistrer, supprimer, etc etc etc la dite séquence. Ce qu’ils n’ont pas fait.
Et enfin, dans le langage parlé de 99% des gens de plus de 40 ans (et pour les plus jeunes, je vous laisse voir), il existe un langage imagé qu’ils utilisent depuis tout petit (genre la première ou la deuxième primaire, disons 7 ans, 1970 et avant…) (c’est à dire bien avant les lois qui protègent de l’homophobie, du racisme et du dénigrement des minorités, lois toutes assez récentes nous en convenons?), et qui contient les mots pédé, tapette, folle, pédale, et d’autres.
Mais depuis, tabou donc, interdit. Homophobe.
Mais là n’est pas vraiment le propos…
Le propos, c’est

a) pourquoi Maurice ne supporte pas le simple énoncé de pédé?
b) et surtout, c’est quoi un vrai mec?

Pour couper court à a), je te dirai que des potes(ses) homosexuel(le)s, j’en ai quelques-un(e)s.
Et tu sais quoi? Ils ne réclament pas à corps et à cris le vocable unique, singulier et définitif de « homosexuel ».
Ils sont d’abord ce qu’ils sont, et ils s’assument.
Bien dans leur peau, ils ne revendiquent pas. C’est la grande différence avec la bande à Maurice ci-dessus.
Ils ne cherchent pas les éclats, les media, le combat, les esclandres, la lumière, l’adrénaline de l’indignation.
Non.
Ils sont heureux, et ils s’appellent même eux-mêmes aussi parfois pédé ou tapette. Si, je te le jure.
J’ai même reçu la proposition de réfléchir à le devenir, pédé, entre deux grands rires.
What’s in a name? Ils s’en balancent. Et ils s’aiment comme ils sont.
Et moi aussi, je les aime comme ils sont.
Et mon pote black que j’appelle black, et qui m’appelle white ou cul blanc, c’est la même chose.
C’est aussi raciste paraît-il de dire « black ». Ben non.

C’est l’intention qui est homophobe ou raciste.
Pas le mot.
C’est l’intention.
« Je connais un resto plein de chouettes pédés », c’est mieux que « jamais je n’accepterai que mon fils devienne homosexuel ».
Mais ça, Maurice, il a pas l’air de bien saisir.
Il s’attache au mot. Insultant. Homophobe. Nauséabond.
Pas au fond. Juste la forme.
Maurice, t’es à côté de la plaque.
Ou pas bien dans ta peau.
Voire les deux.

Et pour la définition du vrai mec, hormis la stupidité de la question dès lors qu’elle s’adresse dans un talk show de variété à 2 pensionnés (ça y est, je vais me foutre les pensionnés à dos) pour définir « le plus vrai mec des deux » et l’appréciation testostéronée que tu en as lue dans les images d’Alain et de Johnny, et qui t’ont subitement ramené par ta seule volonté au rang de « sous-homme », ça frôle la parano, non?
Je préfère mille fois un couple d’homos qui s’aiment qu’un couple hétéro où le « vrai mec » cogne sa gonzesse…C’est ça, un vrai mec?
Je préfère mille fois un enfant aimé par un couple d’homos qu’un gamin battu par un père hétéro… C’est ça, un vrai mec?
Je préfère mille fois le flic homo qui écoute et console cette fille agressée que le « vrai mec » qui lui a sauté dessus…C’est lui, ton vrai mec?
C’est quoi, c’est qui ce « vrai mec » que tu admires tant et qui te suggère de te qualifier toi même de « sous homme »?
Réfléchis bien, Maurice.
Un vrai mec, c’est sans doute un mec tellement chouette et qui s’assume tellement bien que vivre avec lui, c’est rassurant et apaisant.
Qu’il vive avec une femme ou un homme.
Ca n’a peut être pas effleuré l’esprit de Johnny. Mais bon, l’esprit de Johnny, c’est un concept extra terrestre, non?
Par contre, le tien non plus, ça ne l’a pas effleuré…
Pour le coup, si j’étais homo, ça m’inquièterait de devoir former un couple avec toi, tant tes valeurs sont superficielles…
Et imaginer que ce soit un papy de 68 ans qui te mette dans cet état, c’est terrible.
D’ailleurs il s’est excusé, Johnny.
Et toi, tu vas mieux?
Je te le souhaite, Maurice.
Mais recentre-toi s’il te plaît sur l’homophobie. La vraie…
Et sois un vrai mec.

Xavier, non Yves, je ne deviendrai pas pédé, non. Mais je t’adore.