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Annexe I et II à la lettre du 26 décembre 2012 à Nicolas Hulot

Publié le 26 décembre 2012 par Raoul Sabas

ANNEXE I

Le 29 juin 2007

Objet :

« Prophète peut-être, mais "dégonflé", assurément ! »

Monsieur Nicolas Hulot

Fondation Nicolas Hulot

6, rue de l’Est

92100 Boulogne Billancourt

Fax : 01 41 22 10 99

Monsieur,

Le coupable silence complice, dont vous avez bénéficié de la part de l’ensemble des médias après votre refus d’accepter le poste de vice-Premier-ministre chargé de l’environnement durable, pourtant quasiment exigé par vous dans la proposition 01 de votre Pacte écologique, m’incite à vous faire part de mes observations sur la prétention insensée des humains à croire parvenir, à terme, à un « climat sur mesure » pour l’éternité par la seule magie de leur soi-disant action universelle unanime - vaste programme autant qu’ « énorme farce politique et médiatique », ainsi que l’a écrit Paul Ariès, mais pour des raisons très différentes des miennes, dans La Décroissance de février 2007 (n°36), reproduit sur le site Internet « Pacte contre Hulot ».

Contrairement à lui, en effet, je n’oppose pas des solutions miraculeuses de gauche à des mesures non moins mirifiques de droite, toutes deux censées parvenir à un résultat chimérique : maîtriser définitivement les forces de la nature à notre guise pour assurer à l’humanité la tranquillité de la régularité climatique jusqu’à la fin des temps ! Et ce seulement, grâce à l’action de notre pseudo-volonté libre commune, en vertu de laquelle il suffirait, paraît-il, de vouloir pour pouvoir - ainsi pourrions-nous même régler la chaudière solaire à notre convenance ! ! !

C’est pourquoi je prendrai moins de précaution que Paul Ariès pour dénoncer le matraquage médiatique qui vous a permis d’obtenir l’adhésion à vos idées de 87 % des Français, au point de souhaiter vous porter sans plus de réflexion à la Présidence de la République. Ceci témoigne simplement, une fois de plus, de la « débilité intellectuelle » de l’époque - et de toutes les époques ! -, oscillant sans cesse entre espoir et crainte fondateurs de toutes les croyances superstitieuses, illustrées aujourd’hui par le catastrophisme annoncé avec près d’un siècle d’avance ! Votre refus avéré de conduire la lutte contre un réchauffement climatique quasiment assuré aurait déjà eu un précédent, sauf erreur ou mensonge de l’Encyclopédie Wikipédia, lorsque Jacques Chirac vous « aurait » proposé le poste de Ministre de l’Écologie, alors également décliné en 2002.

Quelle que soit la véracité ou non de cette dernière information, que doivent penser les Français devant une telle contradiction entre les paroles et les actes, par laquelle se distinguent tous les prétendus « vertueux » de la planète, aux visées plus égoïstes qu’il n’y paraît, sans entrer plus avant dans une polémique entretenue par d’autres à propos de vos intérêts personnels ? Les citoyens français n’auraient pas tort de penser que vous vous êtes lâchement « dégonflé ».

Personnellement, j’ai plutôt tendance à penser que la tâche proposée vous a paru démesurée, voire plus gigantesque encore que les douze travaux d’Hercule réunis ! Alors, plutôt qu’échouer au vu et au su de tous – car qu’auriez-vous véritablement changé à l‘échelle de la planète en cinq ans, voire en dix ? ! -, autant refuser d’endosser la responsabilité de vos promesses de transposer l’Idéal dans le quotidien – fut-ce seulement sur le plan climatique !

Le fiasco des « Verts », aux récentes élections, suffit à attester le peu de crédit accordé à la cause de l’ « écologisme » par des contemporains sur qui pèse une menace climatique repoussée à près d’un siècle, alors que n’importe quel prévisionniste sérieux ne leur garantit pas de prévisions fiables au-delà de 10 jours – sauf à eux de fournir sans risque d’erreur des prévisions certaines pour le mois à venir, et encore seulement pour la France !

 

Ceci m’amène à préciser mon point de vue, non seulement sur les prévisions météorologiques à plus ou moins long terme, mais à démontrer que « la vérité officielle scientifique, ça n’existe pas », selon le mot de votre détracteur Claude Allègre sur France Inter, le 11 octobre dernier. Pourtant, le scientisme contemporain continue d’affirmer et de faire croire qu’il parviendra – DEMAIN ! – à comprendre et à expliquer « absolument » notre monde et son prétendu commencement absolu – preuve, s’il en est que les sornettes scientistes d ‘aujourd’hui sont seulement « relatives », ainsi que cela peut être démontré !

Le scientisme matérialiste contemporain, outre son commencement superstitieux du monde, à savoir un big bang déjà controversé et sa théorie évolutionniste, dont il ne sera pas question ici, se fonde sur l’ « absolutisation du relatif » ; ce procédé intellectuellement malhonnête consiste à faire passer pour vérité absolue toutes les opinions seulement relatives pensées dans et sur notre monde, y compris toutes les théories et hypothèses de la science, « à jamais » relatives !

Leur relativité ne saurait échapper à personne, dès lors qu’elles sont confrontées au savoir des siècles et décennies passés, voire des récentes années antérieures, qui témoignent de leur incessante remise en question. Toutefois, d’une remise en question à l’autre, la science ne parviendra jamais à LA Vérité absolue : le seul fait que celle-ci soit éternelle implique qu’elle ne reste pas à découvrir - DEMAIN !

Compte tenu de ce qui précède sur la relativité de tout le contenu pensé dans et sur (à propos de) notre monde, mais sans entrer dans le débat philosophique exhaustif indispensable pour justifier l’abîme infranchissable entre absolu et relatif, la question du dérèglement climatique apparent actuel ne saurait donc être la vérité absolue.

Je ne détaille ici aucun des arguments allant à l’encontre de l’hypothèse catastrophiste actuelle, à savoir les incertitudes et les lacunes de la science sur de multiples points ayant une influence sur le climat de la planète, tels le fonctionnement interne du Soleil, les nuages, le cycle de l’eau, el Niño, sans oublier le magma en fusion à l’intérieur de la Terre, à propos desquels des scientifiques intellectuellement honnêtes n’ont pas honte de reconnaître : « Nous ne connaissons pas les nuages, nous ne connaissons pas le cycle de l’eau et tout un tas d’autres choses ». (Claude Allègre)

Or, malgré ses lacunes, ses incertitudes et ses incompréhensions, la science n’en extrapole pas moins « absolument » à partir de prémices relatives servant à établir des modèles mathématiques qui sont tout sauf absolus, puisqu’ils seront révisés au fur et à mesure de l’avancement du savoir scientifique relatif, lequel est tout sauf une connaissance absolue ! Au nom de la « relativité » du savoir scientifique, je vous renvoie donc à nombre de points de vue contraires infirmant la croyance catastrophiste actuelle sur un réchauffement climatique, non absolument absolu, mais fictivement « absolutisé ».

La climatologie ne semble pas nier que la planète a connu des périodes à variation extrême, tandis que les prévisions actuelles se fondent, depuis l’annonce de la catastrophe, sur une durée qui doit représenter une fraction de temps infinitésimale à l’échelle des millions d’années de l’existence de la Terre - sans oublier pour autant que, dans les années 70, il était question de refroidissement de la Terre.

Nombre d’exemples actuels fournis pour avérer un réchauffement soi-disant indiscutable sont contrecarrés par d’autres : ainsi, alors que la banquise fond au pôle Nord, c’est le contraire au pôle Sud. J’ajoute pour l’anecdote qu’un navire actuellement en observation au pôle Nord est emprisonné sous neuf mètres de glace et incapable de se dégager, tandis que la banquise est censée fondre à une vitesse V ! Or, malgré de nombreuses contradictions, notre époque qui voudrait tout, tout de suite, n’a rien de plus pressé que de vouloir laisser à nos descendants un climat « parfait », dont ils jouiront pour l’éternité – à condition de se mettre d’accord au préalable sur ce dit climat « parfait » susceptible de faire l’unanimité : comme dit l’Autre : « C’est pas gagné » !

Qui décide, en effet, de la prétendue « normalité » du climat terrestre, quand on sait que le pôle Nord aurait connu un climat subtropical, il y a 55 millions d’années, que le Sahara a eu une abondante végétation, que le Groenland a vu verdir des prairies au point d’y installer des laiteries et que la vigne poussait en Grande-Bretagne au IXe et Xe siècles, en un temps qui ne souffrait ni de pollution industrielle ni de pollution automobile..? !

Pour conclure, outre que notre pseudo-volonté libre, soi-disant à la discrétion de chacun, ne nous donne pas le pouvoir de faire ce que l’on veut, mais seulement ce que l’on peut - sinon tous les problèmes du monde seraient réglés au fur et à mesure qu’ils se présentent ! -, elle ne prédispose pas non plus les humains à agir tous ensemble dans le même sens au nom d’un prétendu « intérêt général planétaire », comme la marche du monde d’hier et d’aujourd’hui l’atteste incontestablement – sauf à vous d’établir le contraire à l’aune de l’actualité internationale et nationale !

Cette proposition simpliste visant à réaliser l’ « intérêt général » de la planète, d’un commun accord, ne résiste pas à l’examen de la nature humaine égoïste, commune aux six milliards et quelques humains, telle qu’elle s’exprime en toutes circonstances dans nos affaires d’amour, d’argent et de gloire par la constante confrontation, en chacun de nous, de nos arguments égoïstes « pour », des avantages, et des « contre », des inconvénients, tout aussi conformes à nos intérêts égoïstes ; et ce tant sur le plan individuel qu’au niveau des Etats et de toute autre groupe humain. Ceci est d’ailleurs avéré par Al Gore lui-même, car ce chantre universel du réchauffement climatique est plutôt un adepte de la devise :

 

« Faites ce que je dis, mais ne faites pas ce que je fais » ; ceci a été confirmé par la découverte qu’il n’était pas conduit dans sa propriété du Tennessee aux restrictions d’énergie, qu’il recommande aux autres - nombre de « Verts » français médiatisés ne se montrent guère plus économes dans ce domaine, ce qui justifie ainsi l’adage : « Les conseilleurs ne sont pas les payeurs » !

En conclusion, à supposer même que ce catastrophisme annoncé ait un réel fondement, comme les décennies à venir le confirmeront ou non, les clivages de toutes sortes (entre Etats, entre sensibilités politiques, etc., etc.) sur les solutions à apporter feront agir le monde à hue et à dia – et je vous souhaite encore de longues décennies à vivre pour le vérifier ! Comme déjà dit, certains parlent de solutions de gauche et de solutions de droite en matière d’environnement, sans s’appesantir ici sur les dissensions constatées au sein d’un même mouvement écologique : pas vraiment le meilleur moyen d’atteindre le but fixé !

Par ailleurs, la désignation d’une éventuelle gouvernance mondiale, sœur jumelle de l’ONU, pour régler les problèmes planétaires en ce domaine atteste par avance de son inefficacité, au seul vu des résultats de son aînée dans la résolution des conflits du monde - au Proche-Orient depuis bientôt soixante ans, et au Darfour aujourd’hui, par exemple. Etre incapable de régler de banals conflits locaux entre humains augure mal de la capacité à maîtriser la nature, DEMAIN - pour la Superstition dans ses divers modes d’expression, c’est toujours DEMAIN, seulement DEMAIN, à la saint Glin-glin, hélas !

Comme si, par ailleurs, les humains, Etats et particuliers, allaient accepter de gaîté de cœur les restrictions nécessaires à venir, ainsi que chacun peut en juger en matière d’évolution de la consommation de pétrole depuis le premier choc pétrolier jusqu’à nos jours. Même une réglementation et une interdiction drastiques ne suffiraient pas à les y contraindre, en raison de la réalité de notre nature humaine égoïste. Chacun, en effet, réclame des mesures dans le souci de ses intérêts, mais s’empresse d’y déroger dès lors qu’elles les contrarient, comme cela est manifeste pour l’application des réformes en matière sociale ou sociétale.

Libre à vous, toutefois, de continuer à craindre jusqu’à la fin de vos jours pour une menace repoussée à cent ans. Là, a peut-être été la grande erreur, mais il est trop tard pour y revenir, et je m’en tiens donc là pour l’instant au scientisme matérialiste, que j’affirme incapable à jamais de faire des prévisions climatiques « absolument » certaines - jusqu’à preuve du contraire ! ! !

Dans l’attente de vos éventuelles objections sur ce que je dénonce comme une « lâcheté intellectuelle » de votre part, je vous remercie de votre attention et vous prie d’agréer, Monsieur, mes salutations distinguées.

Annexe II   Liste des destinataires du courrier "Pour information" 

Associations :

Europe Écologie

Fondation Nicolas Hulot

Les Verts

Médias :

Acrimed

Arte

BFM

Canal +

Europe 1

France 2

France 3

France 5

France Culture

France Info

La Dépêche du Midi

La Montagne

Le Figaro

Le Monde

Le nouvel Observateur

Le Parisien

Le Point

Le Progrès

La Provence

Les Dernière nouvelles d’Alsace

L’Est Républicain

Libération

Marianne

Nice-Matin

Nord Eclair

Ouest France

RMC Info

Rue 89

Sud Ouest

TF1

Valeurs actuelles

VSD

Philosophes et intellectuels :

André Comte-Sponville

André Glucksmann

Axel Kahn

Bernard-Henri Lévy

Claude Allègre

Clément Rosset

Dominique Lecourt

Edgar Morin

Élisabeth Badinter

François de Closets

Luc Ferry

Michel Onfray

Régis Debray

Politiques :

Front National

Modem

Mouvement Des Citoyens

Mouvement pour la France

Nouveau Parti Anticapitaliste

Parti communiste

Parti de Gauche

Parti radical de Gauche

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 


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