Il y a urgence: un tueur fou est sur le point d’ajouter une nouvelle jeune fille à la liste de ses victimes. Le commissaire Vauvert le traque et il sait que chez les frères Salaville se passent des choses louches. Encore faut-il arriver à temps pour la sauver… Accompagnée de Eva Svärta, une profileuse un peu particulière, il arrive juste à temps pour mettre fin au carnage. La maison est un véritable charnier: des jeunes filles dont on a ôté la peau du visage et qu’on a vidées de leur sang… La jeune fille est sauvée, et les deux criminels abattus. Jusqu’au jour où, un an plus tard, les meurtres reprennent, parfaitement identiques. Un imitateur? Ou les deux frères n’étaient-ils que les serviteurs d’un monstre pire encore?
Moi et les thrillers, c’est l’histoire d’une lente réconciliation. Sire Cédric vient de me faire faire un bond en avant. L’enquête en elle-même pourrait relever de ce type d’histoire qui me lassent: elle suit son cours tranquillement, d’interrogatoire en révélations menés par des policiers qui n’hésitent pas à désobéir à leur hiérarchie pour suivre leur infaillible instinct. Mais les personnages ne sont pas de simples flics qui enquête sur une énième affaire de meurtre qui n’a de différent que sa quantité de sang. Eva Svärta est une pure merveille, un mystère à elle seule, qui n’hésite pas à se qualifier de “monstre”: albinos, autodidacte voire cruelle par moment, son lourd passé et son apparence font d’elle un parfait personnage de film d’horreur malgré elle. Car là où le roman se démarque, c’est par son savant mélange de policier, d’horreur et de fantastique. L’auteur ne nous épargne pas des piles et des piles de cadavres, des litres et des litres de sang, de la cruauté étalée sous nos yeux. Et très vite, les enquêteurs font le lien entre ce sang qui manque dans les cadavres, que le criminel semble emmener avec lui, et les vieilles légendes vampiriques, notamment celle de Dracula qui utilisaient des serviteurs et notamment des loups autour de lui, et celle de la comtesse Elisabeth Bathory, qui tuait des jeunes filles pour récupérer leur sang. Et lorsqu’apparaissent d’inquiétants loups qui semblent pouvoir entrer à leur guise dans les appartements des victimes, lorsque les reflets dans les miroirs semblent prendre vie, le roman bascule dans un fantastique plus qu’efficace, furieusement bien conçu, fascinant au sens premier tant on ne peut le lâcher.
La note de Mélu:
Epatant et monstrueusement addictif!
Un mot sur l’auteur: Sire Cédric (né en 1974) est un écrivain français qui a déjà signé plus de dix romans et qui compte de nombreux fans; retrouvez-le sur son site internet.
catégorie “partie du corps”