Curieusement, le fonctionnement des fonds d’investissement
est peu connu en France.
Par nature, le fonds cherche les défaillances du marché. Par
exemple, un enchevêtrement actionnarial complexe (cf. Eutelsat), ou un organisme jusque là
sans but lucratif. Le fonds y entre pour pas cher, dénoue le système de gouvernance,
et revend très cher. (Autre exemple : Jimmy Goldsmith est célèbre pour
avoir acheté des entreprises qui possédaient des forêts auxquelles les règles comptables américaines avaient ôté toute
valeur.) Ce faisant on en arrive vite à des manœuvres que The
Economist réprouve. Effets de levier à court terme, qui empilent des dettes
et liquident tout investissement sont les procédés les plus honnêtes
de l’arsenal du fonds. L’entreprise est saignée à blanc. Le pire, peut-être,
est atteint lorsque le management du fonds, pris d’impatience, décide de diriger l’entreprise
acquise. Non seulement il a peu de temps à lui consacrer, mais, surtout, il
impose les règles simplistes du monde de la finance à une complexité qu’il ne
comprend pas.
Les fonds d'investissement sont-ils nocifs par nature ? Peut-être le sont-ils devenus du fait d'un afflux d'argent (cf. les fonds de retraite) qui en a crée un grand nombre. De ce fait, ils ont été victimes d'un phénomène de rendement décroissant. Surtout, ils ont recruté beaucoup de gens (des surdiplômés) qui n'avaient pas l'expérience et l'état d'esprit requis pour ce type de travail.