Je ne pense pas que Nicolas Sarkozy soit ingénu comme l’a qualifié l’agence de presse Annicol, il est selon moi tout simplement et une fois de plus opportuniste.
Dans cette dramatique histoire des otages des Farc où, ne l’oublions surtout pas, l’emblématique Ingrid Betancourt n’est pas la seule victime désespérée mais une parmi beaucoup d’autres tout aussi dignes de notre sollicitude, la récupération politique qu’en fait l’Elysée au seul bénéfice de son chef a pour moi quelque chose de gênant. Voici une fois de plus notre homme, agité comme une puce, faire tout pour ne pas se laisser voler la vedette, en l’occurrence par Hugo Chavez qui, lui, mène une lutte d’influence contre son « ennemi » Uribe tout en cherchant une respectabilité internationale.
Je trouve ce cinéma assez grotesque et les propos de Bernard Kouchner – si on n’essaie rien, ce sera l’échec à coup sûr – fleurent bon l’embarras de celui qui généralement ne tourne pas autour du pot.
Nicolas opportuniste, donc, mais aussi malheureusement aventureux. La « mission humanitaire » au comble de l’exhibitionisme est la cerise sur le gâteau dans cette offensive ultra médiatisée et fait bien ricaner les affreux geôliers pseudo révolutionnaires qui, eux, n’ont plus rien à perdre.
Sans dénier le moins du monde les aspirations humanitaires du Président de la république ni sa volonté sincère de faire libérer Ingrid pour elle-même et ses proches, son attitude matamoresque va à contre-courant de toute logique de gestion de la crise et ne servira qu’à durcir la position déjà ultra catégorique des Farc. A moins qu’il s’agisse d’un désespéré baroud d’honneur.
J’espère vraiment me tromper.
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A lire ou relire ICI mon article du 7 décembre 2007 :
Le piège des Farc et … d’Uribe