Pour ceux qui me connaissent, ils savent que je n’aime pas me répéter. Encore moins dire des paroles toutes faites d’avance. Cette année, pour ce billet qui sera publié le matin de Noël, j’hésite déjà depuis un bon moment avant de l’écrire.
Le temps passe. La date se rapproche. Ce qui n’était qu’un simple rappel quotidien sans urgence devient une alarme de plus en plus criante.
Noël est à nos portes et mon billet n’est toujours pas écrit.
Pourquoi tant d’hésitations?
En écrivant ce billet, je suis sensible, vulnérable. Déchiré entre plusieurs extrêmes. D’un bout du spectre, certains jeunes qui ont dû être hospitalisés en psychiatrie. Ils ne seront plus jamais les mêmes. Ils continueront de faire parti de notre famille sociale. Mais plusieurs garderont le souvenir de ce qu’ils étaient avant d’entrer sous la responsabilité des institutions psychiatriques. Plusieurs les metteront de côté et n’oseront plus leur parler. Par incapacité de comprendre ce qu’ils leurs arrivent. Par incapacité de trouver les mots pour les rejoindre. Par peur de finir comme eux…
Parce que ce ne sont pas les premiers que nous voyons faire cette descente aux enfers. Et nous savons tous que ça ne sera pas les derniers. C’est possiblement une des spécificités de notre organisme. Voir des jeunes qui dessinent ensemble, qui chantent, qui dansent. Ils sont tous beaux, remplis d’espoir et de rêves. Finalement, un de ces jeunes deviendra un artiste professionnel, un autre se retournera vers un emploi conventionnel, le troisième vivotera avec un monde rempli d’illégalité et de risques, abusant et se faisant abuser. Et ce dernier qui vient d’entrer en psychiatrie.
Nous demeurons tous impuissant devant le devenir des autres. Nous ne pouvons que les aimer et les accepter, tels qu’ils sont, un jour à la fois.
Je vous souhaite une belle période des Fêtes. Prenez le temps de dire à vos proches que vous les aimez. Juste au cas où…