Il y a quelques jours nous nous sommes rendus à la section Mariages de la Mairie de notre ville, où nous avions été convoqués pour l’audience obligatoire visant à s’entretenir avec les futurs mariés, pour vérifier la véracité et le bienfondé du mariage à venir. En clair, depuis 2005, la loi oblige les officiers de l’état-civil dont c’est le travail, à avoir un entretien pour discerner si c’est un “vrai” mariage, motivé par de “vraies” raisons, et pas un mariage blanc ou un mariage de “services” (si, il y en a), et décidé par deux adultes consentants et sains d’esprit.
Le préposé était souriant et serein, mais comme je l’ai déjà dit ce service-là est loin du “speed” de certains autres bureaux administratifs ; enfin je suppose que l’ambiance de travail doit jouer et que traiter des dossiers de mariages est nettement moins anxiogène que des dossiers de décès…
L’entrevue a duré à peine quinze minutes.
Il nous a donc posé les questions d’usage : depuis quand nous sommes-nous rencontrés, vivions-nous ensemble? à la réponse positive il a souri en disant qu’alors, c’était une officialisation d’un état de fait, on a acquiescé. Il nous a encore demandé ce que nous faisions (comme travail), et où (pour vérifier par la conversation, je suppose, si nous étions sains d’esprits ou non).
Puis, il nous a demandé si ce mariage n’avait pas uniquement des motifs religieux ou familiaux (pression religieuse, c’est-à-dire sectaire, et pression familiale qui nous obligerait à contracter une union non désirée). Avions-nous des enfants? ensemble ou cachés? il s’est adressé à Monsieur, à Mademoiselle (qui à côté de la plaque, a répondu dans les nuages “non pas encore”…).
Il a aussi demandé si le mariage n’était pas légitimé par une vue sur la fortune de l’un ou l’autre, donc pour des motifs financiers. On a rigolé parce que si c’était le cas on serait mal tombés Chéri ou moi.
Enfin, il a constaté que vu notre âge et notre situation quasi-maritale, ce projet d’union était valide et légitime.
Après quoi nous avons discuté normalement, Chéri lui a demandé si c’était souvent qu’ils refusaient de valider un mariage, il a répondu que c’était arrivé certaines fois, pour des mariages blancs en vue d’obtenir la nationalité française, mais le cas qu’il nous a cité était vraiment “gros” et c’est normal qu’il ait été invalidé. Et puis on en a profité pour lui poser des questions pratiques sur la cérémonie à proprement parler. Elle durera environ une quinzaine de minutes (j’étais déçue je m’attendais à plus mais en y réfléchissant bien, c’est logique…). Pour ce mois de mai, une quarantaine de mariages, et la plus “grosse” saison se passe en décembre où il leur arrive de célébrer des mariages à la chaîne (de l’ordre d’une trentaine par jour), et c’est le rush parce qu’évidemment tout le monde prend les photographies devant la mairie (qui est au demeurant très belle), c’est la bousculade, bref…
Donc voilà. Après cet entretien, le dossier déposé à la mairie va juste être signé dans je ne sais quels bureaux, et c’est tout : rendez-vous dans un mois pour la cérémonie, donc.
PS : en bonus je vous ai mis, dans la section Albums (qui se trouve tout en bas du site, sous Ressources ; c’est réactualisé assez régulièrement…), une rubrique Saint-Pierre avec quelques photos de la jolie mairie et d’autres prises en ville. Pour les amateurs d’architecture qui auront reconnu son style typique de l’époque coloniale, la mairie est un ancien bâtiment industriel de la Compagnie des Indes, datant de 1767, qui servait au stockage du café. Il a été restauré en 1975. En tout cas ici il y a plein de très beaux bâtiments chargés d’histoire, si on prend le temps de se promener pour les admirer.