Posté par fdesbordes dans : humeurs et deshumeurs existencielles , trackback
Ce matin, j'ouvre ma boîte aux lettres (jusque là rien d'extraordinaire) et je découvre deux invitations pour participer à une conférence sur le thème (attention, tenez-vous bien) : " Services d'interet genéral, utilité sociale et marché : la position de l'Europe " ! Whouahhhh ! tout un programme !
Je reçois assez régulièrement ce genre d'invitations de par mon vrai job (qu'est qu'un auteur irait faire dans une conférence financière ??) et en général je renvoie toujours mon carton au cas où, l'envie subite me prendrait d'y participer.
Sans rire, qui refuserait d'aller à un buffet à volonté dans un cadre somptueux ??!
Bien sûr, l'idée de me taper deux heures de charabia proverbial sur une chaise inconfortable (on ne pense pas assez à l'assise) au milieu de Dupont et Dupont en costume de chez Jules ou Armani (pour les seniors managers) ne m'enchante guère. Non, ce qui me plaît c'est la sensation d'y être en touriste et de manger à l'oeil.
J'enfile alors ma tenue de working girl, je cire mes pompes, et vas-y que je pratique intensement le ping-pong verbal avec deux/trois cadres perdus devant le stand " canapé de foie gras sur lit de dentelles indiennes ". Exercice de haut vol où on oublie le " yo, ta mère en short, le gonze sur l'estrade, il avait trop la classe ! " mais plutôt " l'intervention de monsieur Duchmuch était d'une telle clairvoyance enthousiaste ! " .
Et puis de temps en temps, au détour d'une coupe de champagne, on converse réellement avec une personne qui ne pratiquera pas la langue de bois, ou n'échangera pas de manière convenue et sans interet. Et subitement la magie s'opère.
Morale de l'histoire : quand la gourmandise mène à de vraies rencontres...