« En tant qu’Africain, ce qui se passe au Mali fait vraiment mal. La Cédéao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) et l’Union africaine tardent à trouver une solution pour le peuple malien. On doit s’occuper de son destin », a expliqué à l’AFP l’artiste de 26 ans, de passage en France à l’occasion d’une tournée de promotion de son disque.
« Le peuple malien est innocent et ne se rendait pas compte à quel point ces islamistes étaient dangereux. Dieu est une affaire personnelle et intime. L’homme ne doit pas dire à l’homme quelle vision de Dieu il faut avoir, car chaque être humain doit chercher à rencontrer la divinité à l’intérieur de lui », souligne cet adepte du rastafarisme.
Takana Zion, benjamin d’une famille de 12 enfants, a grandi à Conakry, où il allait « au bord de la mer chanter avec une guitare plutôt que d’aller en classe », raconte-t-il. A 16 ans, il part à l’aventure à Bamako, au Mali, « avec un tee-shirt, un pantalon et deux livres, dont un dictionnaire d’anglais ». Dans la capitale malienne, il fait une rencontre décisive: l’Ivoirien Tiken Jah Fakoly, une des plus grandes voix du reggae africain, extrêmement populaire en Afrique de l’Ouest.
« Pour trouver ma personnalité, j’ai quitté ma famille. Je ne savais pas ce que j’allais devenir à Bamako, Tiken Jah Fakoly m’a permis de me faire connaître en France », dit-il. Le public parisien de l’Elysée Montmartre découvre sa voix en juin 2006. Il est dès lors surnommé le « Sizzla africain » en référence à une puissance vocale similaire à celle de la star jamaïcaine du style Dance hall.
Après un troisième album, « Rasta Government », enregistré en Jamaïque, qui a fait le bonheur des amateurs de reggae, Takana Zion a décidé de se tourner dans « Kakilambe » vers un style plus éclectique, où le reggae côtoie la musique traditionnelle et l’électro-africanisme, avec une volonté affichée de promouvoir la culture et la langue soussou (population mandingue établie principalement en Guinée).
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Source :
Maliactu.net