Par un pur hasard, je me suis trouvé à lire deux romans que rien ne semblait rapprocher ni unir.
Le premier ouvrage est le roman du guinéen Tierno MONENEMBO plusieurs fois primé, dont l’auteur bardé de diplômes a publié déjà une dizaines d’œuvres chez les grandes éditons SEUIL. Paru en août 2012, il porte le curieux titre de “LE TERRORISTE NOIR”.
Le second est le premier roman de Maurice BARON, dont le seul élément biographique que j’ai pu retrouver est qu’il s’agit d”un sexagénaire qui s’est occupé du problème de l’illettrisme, publié en 2006 chez les Éditions Anne Carrière sous le titre, sobre et précis, de L’ILLETTRE.
Aucune point commun à priori entre ces deux romans, dont la lecture séparée est passionnante!
“Le terroriste noir” relate l’histoire authentique et tout à fait originale d’un tirailleur sénégalais – en fait guinéen, mais de tout façon un nègre d’Afrique – qui prend la tête l’un réseau de la réseau française contre l’occupation allemande durant la deuxième guerre mondiale, avant d’être dénoncé.
“L’illettré” raconte l’histoire plus terre-à-terre d’un homme qui n’a jamais pu apprendre à lire et qui de ce fait sera toujours considéré par les habitants de son village comme un être inférieur. Pourtant, cet illettré s’avérera d’un machiavélisme redoutable quand il s’agira de se venger.
Pourtant ces deux romans se rejoignent, avec une amère harmonie, dans la description de la société française dans les petites localités de province durant les années difficile de l’occupation allemande.n
Dans l’un et dans l’autre, on retrouve trahison, vengeance, collaboration, courage des uns et couardise des autres, rivalités cachées ou oubliées! Bref, la vie quotidienne de deux communautés françaises, l’une clairement établie dans les Vosges et l’autre vaguement installée dans une petite bourgade de la France profonde, pendant cette période sur laquelle beaucoup de françai(e)s préfèrent jeter un voile pudique.
L’intérêt de la comparaison, et finalement du rapprochement des deux romans, réside dans les différences profondes entre les deux auteurs ainsi que la démarche intellectuelle qui a présidé à l’écriture de l’un et l’autre roman.
Une lecture croisée que je vous recommande vivement pour les premières longues nuits de cet hiver, qui a déjà pris ses quartiers pour un bon bout de temps!