C’est une conversation qu’a ouverte Sharmila Roy en cette soirée du premier mercredi de décembre. Une rencontre avec Rabîndranâth Tagore. Elle le chante et porte ses idées dans le monde entier. Sa voix, c’est celle de Tagore quand elle mélodise, et, si je fabrique ce mot ici, c’est parce que Sharmila passe du récit biographique à la mélodie comme on se promène avec quelqu’un et qu’en marchant tantôt c’est l’un qui parle, tantôt c’est l’autre. Au rythme des pas, selon que l’on suive un fleuve, ou qu’on passe dans un sous-bois, selon la lumière ou l’ombre, selon la joie partagée ou la compassion dans la tristesse. Tagore pédagogue, Tagore curieux des cultures des autres, Tagore traduit par André Gide et par Romain Rolland, Tagore le musicien ouvert aux musiques du monde, Tagore homme de paix qui meurt pendant qu’en Europe la guerre fait rage. 80 ans d’une vie d’homme, et une influence bien au-delà de sa vie, de son pays où il est toujours chanté, vénéré. Par la grâce de Sharmila, nous avons partagé une soirée avec celui qui a obtenu le Prix Nobel de Littérature en 1913, à 52 ans, et dont le message est sans doute encore d’actualité dans les maisons et dans le monde.