En Côte d’Ivoire, de grandes illuminations de Noël ont été installées à Abidjan pour la deuxième année consécutive. Mais cette fois, ce n'est pas seulement le quartier administratif du Plateau qui est ainsi décoré. L'opération a été étendue notamment à celui d'Abobo, pourtant très marqué par les combats pendant la crise post-électorale.
La capitale économique ivoirienne s'est illuminée pour la deuxième édition de «Abidjan, perle des lumières».AFP PHOTO/ SIA KAMBOUIls sont des centaines à se promener chaque soir autour de ces constructions lumineuses. Paquets cadeaux, sapins lumineux, le quartier de la mairie d’Abobo se pare de toutes les couleurs. Une première. Et les riverains ne cachent pas leur joie. « Normalement, à 21 heures tous les enfants devraient être à la maison. Mais avec toutes les lumières, tous les enfants sont présents et sont en train d’admirer. C’est un beau cadeau de Noël en fait », se réjouit un homme. « Vraiment on a presque toutes les images, l’emblème de la Côte d’Ivoire, le sapin de Noël, c’est formidable ! C’est du jamais vu ! », affirme un autre. « C’est encore mieux que les Champs-Elysées. La lumière, cela prouve que l’on pense beaucoup à nous », déclare une femme.
A quelques centaines de mètres, la route est bloquée. L’ambiance est au recueillement. Une colombe fait face à la représentation des sept femmes tuées pendant la crise à Abobo. Une habitante d’un quartier de l’autre côté de la ville a spécialement fait le déplacement. « Moi je vis à Treichville. Donc j’ai pris tous mes enfants. J’ai dit qu'ils n’avaient qu’à venir regarder. C’est une leçon de ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire. Ici, le sang a coulé sur les trottoirs », raconte-t-elle.
Si plusieurs entreprises sponsorisent l’opération, la ville d’Abidjan en finance une grande partie, ce qui ne fait pas que des heureux. « C’est du gaspillage. Des gens qui ont faim sont là. On ne s’en occupe pas. Et on met des millions dans les décorations. Ca sert à quoi ? On ne sait pas », déplore un homme.