CONSTAT.
Chaque homme marche ce soir
Ombré de larves de désespoir
Le vent déshabille l’arbre aux rêveries
Et leurs rêves tombent et couvrent la nuit
Chaque homme marche ce soir
Dans l’âme l’artifice de l’aube qui périt
Le ciel n’a plus de rosée
Pour oindre l’avenir
Chaque homme marche ce soir
Désempli de son sourire
Le flair de la nuit qui proche
L’effraie…O fin qui si près cloche
L’âme alarmée
Fuit son ombre à la veille tombante
Ils marchent ce soir
Ceux qui ont marché jadis
Quoique morts quoique mourants
Ceux qui ont bu l’odeur de l’éteinte
A l’orée de lendemain
Ceux qui ont baisé l’étreinte de la mort
Le long de leurs chemins
Ils marchent ce soir
Ces vaillants qui ont planté le ciel
Offusqués de l’assaut de l’existence
La bourrasque est à venir
Et l’homme souffre le mal de l’avenir
La bourrasque est à venir
L’homme a bu le venin de ses souvenirs
Ils marchent peu
Si peu et petits qu’on les voit
Pleurent…marchent
Le regard mirant leur passé
Vers l’horizon effondrant
La porte s’ouvre
Et tombe la maison d’argile
Assise sur le vacant sable
Notre toit dressé
Au préjudice du soleil
L’instant est pourtant encore à vivre
L’homme est prisonnier du présent
Il marche ce soir
Battu…foutu
Aux genoux de la vie
Elle s’en fout
Quelle ironie !
Il reste peu à marcher ce soir
Vers son destin
Mais encore beaucoup à mâcher
Du cauchemar de lendemain.
Collinx Mondésir