Suite à sa promesse de tuer Henri Castillac, Erik, le pilote à l’Edelweiss, survole l’aérodrome des cigognes et lance un message de défi, un vrai duel aérien, juste lui et Henri Castillac, la semaine suivante…
Scénario de Yann, dessin de Hugault, Public conseillé : adolescent, & adultes
Style : Guerre – Aviation Paru chez Paquet, le 21 Novembre 2012
Novembre 1917, Henri de Castillac, descendu en flamme, s’en sort miraculeusement indemne.
1918, l’utilisation de l’aviation devient stratégique. La patrouille des cigognes participe activement aux combats de tout type. Lors d’une opération contre les bombardiers ennemis, un des pilotes est abattu par Erik, le pilote à l’Edelweiss. Le pilote, qui a juré de tuer Henri, vient délivrer un message sur l’aérodrome des cigognes : il défie Henri dans un duel aérien la semaine suivante.
Pétrifié de peur, Henri part en permission. Contrairement à ses habitudes, il ne profite pas de Paris encanaillé, mais rencontre son frère jumeau Alphonse et lui demande de payer sa dette. Alphonse devra prendre sa place aux commandes de son tout nouveau Spad-canon, pour affronter l’allemand…
Quel dessin !
Le pilote à l’Edelweiss, pour moi, c’est avant tout un dessin grandiose. Jeune dessinateur de talent, Hugault s’est vite imposé dans ce petit monde d’expert. Lui-même passionné d’aviation, il est reconnu autant pour ses qualités graphiques que pour ses connaissances techniques irréprochables. Tête de la collection « Cockpit », il est à l’origine du développement chez Paquet de ce type de série. Sans aucun doute, le public grandissant apprécie les qualités de ce dessinateur.
Dans le pilote à l’Edelweiss, comme dans ses précédentes séries (Le grand duc avec Yann) Hugault nous régale d’un dessin flamboyant, lumineux, qui valorise et « héroïse » les combats aériens. Sous son crayon, la guerre vue d’en haut en deviendrait presque « belle »…
La guerre évoquée
Cette thématique guerrière n’est pas ma tasse de thé. Mais bon, oublions un peu la réalité. Le pilote à l’Edelweiss est une aventure qu’on ne prend pas au premier degré. C’est un divertissement épique, qu’on déguste avec un verre de porto (ou de pop-corn, c’est selon) dans un grand fauteuil de cuir. Comme un film de guerre américain, inutile d’y croire pour rêver d’exploits aériens.
Yann, en complice idéal, nous balade dans une grande variété de lieux, des tranchées boueuses, au ciel en ruine, en passant par les ruelles de Paris. Hugault, toujours aussi à l’aise, croque à toutes les ambiances avec brio.
Côté scénario
Yann, habituellement plus à l’aise pour décrire des situations que les rapports humains, s’est appuyé sur une avancée technologique pour construire son « intrigue » : le montage d’un canon dans l’axe de l’hélice. Mais il utilise cette idée avec subtilité. Une fois l’explication « technique » donnée, il se concentre sur le duel, les enjeux humains et la dramaturgie. Il transforme une histoire qui aurait pu être rébarbative, en drame humain. Ca me plait !
Sur le pilote à l’Edelweiss, Yann a l’intelligence de centrer son récit sur les rapports humains. Il développe autant le conflit jusqu’à la mort entre les deux pilotes, que les rapports complexes et ambigus entre frères jumeaux. En fouillant le passé de ses personnages, en montrant leurs faiblesses et leurs erreurs, il les crédibilise et les rend plus attachants et plus humains.
Ce que j’en pense
Montez pour un second tour dans l’avion du pilote à l’Edelweiss. Yann et Hugault vous transporteront dans une arène de combat aérien, où machines et hommes s’affrontent sur terre comme au sol.
Yann a imaginé un récit assez crédible, en utilisant la technologie militaire et le passé de ses héros. Si les rapports humains manquent un peu de densité, si la tension n’est pas palpable, les planches d’Hugault vous transporteront quand même dans une guerre en technicolor et en sang…