Souhaits, rêves, questions et voeux pour 2013

Sans jamais oublier qu'il y a bien plus de choses importantes dans le monde que nos petites passions pour Bacchus et Comus, et en se permettant de fait d'aborder de temps en temps des rives autres, on nous autorisera, avec la légendaire mansuétude qui est la vôtre, chers lecteurs, les élucubrations suivantes.

SOUHAITS

Que nous ayons au moins quelques politiques essayant d'orienter les lois vers le développement des responsabilités collectives et individuelles plutôt que vers une législation privilégiant des restrictions de liberté et un arsenal de décrets punitifs.

Qu'une société n'a de valeur que sur l'éducation en tout qu'elle donne à ses citoyens. Et qui dit éducation doit penser maître et élève, même si cela rebute le bien-pensant actuel.

Que nous comprenions mieux que notre avenir, dans quelque domaine que ce soit, passe par l'Europe qui a quand même une histoire et une culture tout aussi intéressante que tant d'autres.

Que chacun puisse voyager de par le monde, tant il est vrai qu'en allant ailleurs, on apprend beaucoup et on revient avec un sens plus aigü de la relativité des choses et une modestie bien nécessaire pour appréhender le monde qui nous entoure.

J'assume le côté un peu pompeux de la chose : pas grave, ça passera :-)

RÊVES VINEUX

Que le nombre de buveurs d'étiquettes se réduise en douce peau de chagrin.

Que des régions un peu oubliées reviennent sous les radars de la critique : chacun a sa liste en tête.

Que la critique songe enfin à ne jamais oublier qu'elle doit parler d'abord à des amateurs souvent novices et voulant apprendre, sans se croire obligée, pour faire savant, à écrire pour quelques pointures… qui n'en ont cure. On oublie bien trop souvent le but ultime d'un vin : apporter une convivialité supérieure à des individus qui ont tous leur lot de problèmes. Des mots simples suffisent. Plus sur ce qu'apporte un cru que sur la façon dont il a été conçu. Bref : apprenez moi à mieux aimer ce que j'aime.

QUESTIONS

Pourquoi, alors qu'il est à environ 150 millions de km, le soleil "chauffe" notre terre avec une telle différence (en °) entre la Sibérie et la Côte d'Azur séparées par une distance infiniment moindre ?

Pourquoi est-ce si difficile d'arriver à la quatrième page du Temps Perdu ?

Pourquoi un bonhomme s'amuse à faire l'aller-retour à la rame sur l'Atlantique ?

Où sont les Bach, Mozart, Wagner, Verdi, Puccini, Alexandre, Talleyrand, Hugo, Raphaël, Michel-Ange, Rodin de notre époque ? Sommes nous à ce point aveugles ou rétros au point que les générations futures nous traiteront comme nous traitons les bourgeois du XIXème ?

Pourquoi laurentg continue à nous envoyer des commentaires qui feront l'objet - n'en doutons pas - de savantes analyses dans un siècle ou deux, alors même qu'on veut savoir comment un vin nous plaît plutôt que par quoi un vin doit nous plaire ?

Pourquoi Michel Bettane n'écrit-il pas "le" livre sur le vin qui - là aussi n'en doutons pas - ferait un carton urbi et orbi ?

Pourquoi accepte t'on encore et encore des anonymats sur le web alors même que chacun sait, comprend, que c'est une facilité dégradante pour dire n'importe quoi, en totale impunité ?

Pourquoi supprime t'on à la TV une émission de qualité comme "C PAS SORCIER" ?

Pourquoi la musique dite "classique" n'est pas enseignée avec les autres arts dans nos écoles ?

Pour quelles raisons une institution comme le Michelin s'est-elle fourvoyée à en perdre son âme ?

Faut-il accorder à quelques parcelles bourguignonnes de qualité le statut de "premier cru" ou même de "grand cru", qu'elles n'ont pas eu à l'époque pour des raisons diverses et variées (souvent politiques) ou doit-on rester en statu-quo comme l'est le 1855 ?

Va savoir, Charles ! …

VOEUX

Outre la santé qui est oubliée jusqu'au moment où on commence à la perdre, outre l'ardente nécessité de ne s'occuper que de l'essentiel en oubliant l'accessoire sur lequel on chipote bêtement, et comme on est sur un blog de vins, on ne peut que vous souhaiter de belles découvertes sans jamais oublier que derrière chaque bouteille, il y a le travail d'un vigneron. Respect.

A titre perso, on espère lire ici des commentaires de lecteurs qui n'osent pas encore se frotter aux intempestivités (© maussien) de quelques zèbres qui n'oseraient pas forcément dire devant vous ce qu'ils écrivent de chez eux.

Bref : gardons nos enthousiasmes sans lesquels la vie devient vite "bof-bof". Restons excessifs avec mesure (oxymore ?) et, la vie étant courte, contentons nous du meilleur en tout.

Bonnes fêtes à tous, et on se reparle fissa ! :-)

COMME D'HAB, QUELQUES IMAGES