On pourrait presque y croire : dans les halls de magasin les Pères Noël sont à leur poste, les guirlandes pendent des balcons et les sapins trônent dans les salons.
Sapin de noel, Ibirapuera
Oui, avec un bel effort de persuasion, on pourrait presque croire que c’est Noël… Il faudrait cependant faire fie des températures qui avoisinent les 30°, des Pères Noël qui — affublés de bonnets et manteaux — ne doivent leur survie qu’à l’air conditionné et des sapins qui sentent plus le plastique que la résine.
Le mythe de Noël, directement importé par les portugais, a été entièrement adopté, créant un contraste fort avec la réalité brésilienne.
Il faut dire que au delà du fait que la majorité des brésiliens se revendiquent catholiques, Noël possède aujourd’hui une fonction sociale indéniable, en France et au Brésil. En effet, cela permet à tonton Bernard(o) et tonton Marcel(o) de se réconcilier autour d’une bonne dinde (accompagnée d’un pichet vin), tandis que l’échange rituel des cadeaux fonde et pacifie les relations sociales en vous obligeant à vous ruiner pour Martine/a qui a elle-même déposée à contre coeur au pied du sapin un jolie paquet rose pour sa belle-fille. C’est pas moi c’est Marcel Mauss qui le dit. Et puis c’est pratique aussi pour vous faire obéir par les moins de 7 ans puisque, c’est bien connu, le Père-Noel n’apporte des cadeaux qu’aux enfants qui ont été sages ET qui ont bien travaillés à l’école.
Alors pour en revenir à São Paulo, tout le monde s’attèle à recréer le mythe avec application. Une patinoire a été installée dans le parc Ibirapuera, de la neige artificielle saupoudre les vitrines des magasins et la ville à mis le paquet dans les décorations municipales, avec en bonus, feux d’artifices et concerts. Dans les entreprises des amigos secretos sont organisés et des collectes sont soigneusement mises en place dans les immeubles pour remercier les porteiros et autres employés de leurs loyaux services.
Pour finir, un rapide point de vocabulaire s’impose : en portugais brésilien « Sapin de Noël » se dit « Pinheiro de natal », or, en ouvrant un dictionnaire, je me suis aperçue que la traduction exacte de pinheiro est pin. Le « sapin » se dit « Abeto« … Le sapin brésilien est donc littéralement un « Pin de Noël ». Après une utilisation abusive de google images et un débat intense avec un brésilien j’en ai déduit que l’absence de sapin dans la flore tropicale peut expliquer ce léger trouble quant à la dénomination exacte de l’arbre plastique érigé dans le salon.
Le décalage entre l’aspect intrinsèquement hivernal des fêtes de Noël et la réalité quotidienne du Brésil est donc aussi impressionnant qu’étonnant. Le mythe a été importé et assimilé sans aucune adaptation locale.
Mais comme la magie de Noël, c’est tout d’abord d’y croire, on peut se dire au final que c’est au Brésil qu’elle s’opère le mieux !
Feliz natal !
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- Décorations sur l’Av. Paulista
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- Le parc Ibirapuera et son sapin de noel
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- Le sapin de noel — Nuit
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- Feu d’artifice lors de l’inauguration
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- La foret du parc illuminée
Ps : Ces quelques photos sont issus en grande partie de l’inauguration des illuminations de Noël à São Paulo (dont je vous re-parlerai plus tard) et ont été prisent par Jimmy, un couchsurfeur/ami de passage. (Mon appareil photo personnel m’a fait le coup de la batterie vide… Quel fainéant !). Mais, malheureusement, elles reflètent très mal la réalité et je vous assure que les décorations de Noël sont nombreuses et d’une qualité bien supérieure !