The
Economist dit que la France est malade de son Etat. Le
rapport Gallois, de ses PME.
Curieux que l’on ne parle pas de ses grandes entreprises. Or, leurs difficultés racontent une toute autre histoire que celle du « choc de compétitivité ».
L’automobile, dont nous avons été un des pionniers mondiaux, pourrait bien être rayée de notre territoire. Alcatel est à la limite du dépôt de bilan. Air France et Veolia sont-ils en très bonne santé ? Quid de l’industrie des télécoms, depuis la quasi faillite de FT : dynamique et conquérante ? Et l’assurance ? Et Carrefour ?...
Avez-vous envie d’acheter une voiture française ? Ces entreprises internationales, pour la plupart, ont mal fait leur métier. Et pour une raison qui paraît bien être un vent de folie libérale. Autrement dit, croire
que l’on pouvait dépenser sans créer. N’est-ce pas ainsi qu’il faut lire le succès des déréglementations des années 90 (FT ? SFR ?...) ? La stratégie d’Alcatel ? Et celle de Carrefour, miné
par des activistes ?... D’ailleurs, si elles tiennent encore, est-ce en dépit de la France, ou grâce à elle ? Ne se nourrissent-elles pas quelque peu de leur monopole local ? Ne peuvent-elles pas compter sur notre gouvernement en cas de faillite ? La France n’est pas une exception : comme ailleurs, les bénéfices y ont été privatisés, et les pertes socialisées.
D’ailleurs, l’Etat fut aussi victime de l’irrationnelle exubérance du moment. Il a dépensé sans compter.
Morale de l’histoire ? « Travaillez, prenez de la peine… ». La Fontaine plutôt que
Gallois. La formule miracle, c'est fini. On va devoir reconstruire ce que l’on a, mais sans
moyens. Avec la menace permanente de l’effondrement d’une multinationale, et de
sa récupération par l’Etat. Avec dégradation corrélative de ses comptes. Et
accélération du cercle vicieux de la rigueur.
Bref, il va falloir faire des exploits avec des bouts de
ficelles. Après le libéralisme anglo-saxon, le système D français ?