Le sens de l’humour quoi qu’il arrive ?

Voilà exactement l‘état d’esprit dans lequel je traîne (traînais ?) depuis quelques bonnes semaines…La BD « Larguée »  (Isabelle Maroger et Géraldine Collet aux éditions Fluide G) m’a beaucoup fait rire tant elle est bien vue, je m’y suis souvent retrouvée (finir dévorée par mes chats ?)  et en quelque sorte dédramatise le fait de se retrouver seule… 

D’ailleurs si vous avez envie de passer un bon moment, je vous la conseille vivement.

Par contre je m’interroge (un de mes gros défaut, je réfléchis trop, beaucoup trop).

À 16 ans une rupture ça fait mal, à 22 ans aussi, à 30 toujours et à 34 encore pareil… Chaque fois on se dit qu’on ne s’en remettra pas, qu’on ne veut plus souffrir. On se le jure, on se le promet, on ne s’y laissera plus jamais reprendre. On ne laissera plus jamais un homme nous laisser le coeur en miette. Et puis la vie étant ce qu’elle est, on finit par rencontrer de nouveau quelqu’un. On se laisse de nouveau à rêver, à croire, à espérer que « cette fois ce sera la bonne ».

Et après on atteint un âge canonique charnière et on se demande si nous aussi on aura cette chance d’avoir des enfants, d’avoir une famille bien à soi. Il y a un an, ça m’avait super vexée et énervée que mon gynéco me fasse remarquer que je commençais à me faire un peu vieille et qu’il faudrait que je commence sérieusement à m’y mettre...

Aujourd’hui, ce soir, cette nuit (et pas mal de ces dernières nuits aussi) je flippe. Je flippe en pensant que cette fille qui pleure sur son canap à l’idée de ne pas avoir d’enfant, avec son gros chat qui veille à côté, ça ne soit plus juste une image comique mais bien une sombre réalité. J’ai peur que ce soit un fait auquel je doive m’habituer. Parfois je me dis (quelle illusion !) que j’ai accepté, que je me suis fait une raison… Bonne blague.

Je n’ai rien accepté du tout oui. Ça me fait juste super mal de penser qu’il est vraiment trop tard pour envisager d’avoir un jour ma propre famille, d’avoir des enfants…J’adore bosser avec les gamins, mais parfois c’est de plus en plus dur de les voir, de les regarder et de me dire « je n’en aurai jamais, ce n’est pas pour moi ».

Et si je rejette catégoriquement l’idée farfelue de mon psy de me « trouver » un homme, ce n’est pas tant que je n’en ai pas du tout envie c’est juste que cela me semble relever de la plus grande MISSION IMPOSSIBLE !

Déjà « L’Homme », tu ne le trouves pas au coin de la rue, ni en faisant tes courses contrairement à ce que certains s’efforcent de nous faire gober…

(Je ne parle même pas du fait de cumuler deux méga grosses tares auprès des « bien pensants » : tare n°1 = célibataire, tare n°2 = toujours pas d’enfant, conclusion = cas désespéré ! Merci, merci, ça me fait chaud au coeur tout ce soutien, toute cette fine compréhension.)

J’avoue, je confesse, je suis morte de trouille à l’idée de me manger encore quelques bonnes grosses claques dans les dents et plutôt que de courir après une utopie (un mec bien, pour moi, non je ne crois plus au père Noël!). Du coup je ne veux plus essayer, je ne veux plus tenter quoi que ce soit. De toutes façons je n’y crois plus.

Imaginez un peu. Un mec bien (enfin bien pour moi) qui m’apporte ce dont j’ai besoin, qui accepte mes casseroles et mes défauts, qui apprécie vraiment mes qualités, bref un mec qui cumulerait l’exploit de me plaire et de m’aimer en retour, hum, pas franchement gagné d’avance…

J’entends déjà les empêcheurs de penser en rond exiger de moi de revoir mes « exigences » à la baisse et de ne pas faire ma chochotte difficile. Niet. J’ai trop souvent commis l’erreur d’accepter trop de choses, de pardonner trop souvent, de piétiner mes besoins… Au final je n’ai pas été plus heureuse. Donc non, je ne me braderai plus (enfin je l’espère). Et puis est-ce un si grand tort de savoir de quel type d’homme (assez proche du super héros, du génie altruiste et drôle, tout en restant modeste, et oui, rien que ça ma brave dame !) me conviendrait ?

Parce qu’avec moi, faut avoir la tête sacrément sur les épaules, être suffisamment fort pour accepter mes faiblesses et mes défaillances, être suffisamment brillant pour me faire rêver et toujours rester humain… Les Dandys me séduisent… Mais il leur manque un peu de profondeur et de sincérité… La gentillesse me touche, mais elle ne me suffit pas…

Quant à moi. Je ne suis pas non plus une princesse. Je ne suis pas la plus belle, pas la meilleure cuisinière, pas toujours d’humeur régulière…

Alors oui je me le demande, quel homme merveilleusement idéal pour moi serait assez fou pour avoir envie de moi et de m’offrir ce bonheur que d’être femme et mère à la fois ?

À part ça tout va bien, j’arrive encore à en rire…

Et si vous avez envie de quelques minutes de détente, n’hésitez pas un instant à vous offrir :

Larguée ! aux éditions Fluide G