Un nouveau né pour un nouveau regard...

Publié le 24 décembre 2012 par Eric Acouphene
Depuis Intouchables, le philosophe Alexandre Jollien rêvait de rencontrer Philippe Pozzo di Borgo, dont l’histoire a inspiré ce succès de cinéma. Qu’à cela ne tienne, une réalisatrice suisse, Raphaëlle Aellig Régnier, a réuni ces deux hommes que 22 ans et bien d’autres choses séparent. De leur rencontre est né De chair et d’âme... 
Vous parlez souvent tous deux de vos combats contre la douleur, pour supporter le regard des autres… mais aussi de fragilité. Comment ressentez-vous l’idée d’un Dieu qui s’est incarné dans le nouveau-né de la crèche ?
Alexandre Jollien : Pour moi, Noël est un événement éminemment subversif qui vient convertir toute notre vision du monde et nos valeurs de compétition, de force, d’adversité, voire de concurrence. Un sauveur né dans une crèche, fragile, à la merci du premier venu, il se donne à l’humanité pour la sauver. Le message de Noël, outre le don, c’est peut-être aussi celui-ci. La fragilité peut devenir le haut lieu de la fécondité pour autant qu’on l’accueille sans protections, sans murs, sans masques.
La crèche m’invite à accueillir ma vulnérabilité et à prendre le risque de m’ouvrir à l’autre tel que je suis. Le Dieu des chrétiens n’est pas un Superman, ni un héros mais quel­qu’un, une personne qui sauve en donnant tout, en se donnant. 




Philippe Pozzo di Borgo : L’image du Dieu enfant innocent et désarmé et qui plus tard portera le poids et les misères du monde est, à travers son sacrifice, la plus grande espérance de notre humanité. La fragilité est une force tranquille, en devenir, à la lumière de cet accomplissement.
Source : interview du magazine La Vie