Quand les policiers changent de disque…

Publié le 23 décembre 2012 par Delromainzika @cabreakingnews


Cette année, les séries policières ont toutes plus ou moins évoluée vers quelque chose de différent. Alors qu’auparavant le crime et l’enquête primaient sur le reste, on peut découvrir maintenant que les scénaristes se sentent plus inspirés par les personnages. Ce que j’ai trouvé assez étrange c’est que plus ou moins toutes les séries policières ont trouvé le moyen de s’y mettre. Et pour certaines, ce fût une excellente idée qui a permis surtout de changer un peu d’air alors que les intrigues policières commençaient sérieusement à manquer de fraicheur. La première série m’ayant surpris en exploitant à leur juste valeur ses personnages est CSI : NY ou Les Experts : Manhattan pour les plus francophiles d’entre vous. Après trois saisons d’errance qualitative m’ayant donné plus d’une fois envie de quitter la série et de la laisser derrière moi, je m’étais alors jurer d’abandonner celle-ci après la mi saison de l’actuelle saison en cours de diffusion si jamais la qualité n’était plus de retour. Il fallait faire un choix, et surtout me libérer d’un poids. Sauf que tous les épisodes m’ont satisfaits, plus ou moins. C’est pour cela que j’étais content du renouvellement de la série (j’espère presque que CBS annonce la fin de la série après la saison 9 afin que la série s’achève sur une solide saison).

L’intrigue personnelle de Mac aussi bien amoureuse que médicale, la vie tourmentée de Flack (décrite dans un épisode particulièrement touchant comme la série n’en avait jamais vu), la vie de famille de Jo (déjà vu mais ici sous un angle différent alors que la fille de celle-ci se retrouve au centre d’une affaire), la relation de Lindsay et Danny apportant un peu de légèreté, sans parler de Sid et Sheldon ou Adam, trouvant le moyen de se mettre en valeur dans un joli épisode tendre et mignon. Les séries policières commencent donc à comprendre que l’on a eu une overdose du genre depuis quelques années et qu’il fallait trouver un moyen de nous intéresser à la procédure sans que cela ne devienne trop redondant. L’autre série sauvée de justesse grâce à un développement personnage c’est Esprits Criminels ou Criminal Minds pour les plus sériephile.

L’arrivée de Jeanne Tripplehorn dans le rôle d’Alex Blake ne pouvait pas se faire sans une évolution drastique de la qualité de la série. Alors que celle-ci virait au torture-porn depuis deux saisons d’une qualité plus que douteuse (surtout la saison dernière, tellement mauvaise que je me suis demandé si les scénaristes n’avaient pas voulu tuer la série volontairement ou alors si Eli Roth n’en était pas le producteur), elle s’est très bien reprise cette année. Chaque personnage nous offre quelques moments plus personnels mais c’est aussi dans la cohésion du groupe que l’on retrouve que la série trouve son salue. Ce qu’il manquait terriblement durant la saison précédente c’était d’interaction. Chacun faisait son pain de son côté, et malheureusement on ne peut pas dire que c’était une grande réussite. Cette année c’est différent et je suppose que l’arrivée d’une actrice de la trempe de Tripplehorn a dû redonner envie aux scénaristes d’écrire de très bonnes choses. Et la plus jolie surprise de la saison à ce jour est un épisode réalisé par Matthew Gray Gubler lui-même (incarnant Spencer Reid dans la série). Mais les séries policières citées au-dessus ne sont pas les seules. On peut aussi parler de CSI ou Les Experts tout court en France. Alors qu’autrefois la série était ingénieuse, le départ d’Anthony E. Zuiker avait fait beaucoup de mal aux histoires l’an dernier.

Et ce même si de nouveaux personnages ont été introduit. Cette année alors, les personnages sont devenus plus importants. CSI revient enfin sur la relation entre Sara et Grissom (cela n’avait pas été fait depuis plus d’un an), la série développe la relation de Morgan Brody avec le reste de l’équipe, le personnage de Nick Stokes est enfin mis en avant quand Greg trouve une place différente dans la série et l’on revient sur la mort de Warrick (on n’en avait pas parlé depuis la saison… 8). Un vrai miracle. Mais cette saison a encore beaucoup de travail à faire. Certes les personnages prennent une place plus importante mais le problème c’est que CSI a surtout fonctionné grâce aux puzzles qu’elle développait durant 40 minutes. Maintenant ce n’est plus tellement le cas et j’ai eu une impression de gâchis plus qu’autre chose. Un peu comme de Las Vegas qui est une ville tellement riche en histoire. Durant la première saison de la série on se souvient encore du côté sombre de CSI, certainement l’un de ses plus grands points forts. Alors que nous étions sensés suivre l’équipe de nuit, maintenant on a plus l’impression de voir l’équipe de jour tant les lieux sont éclairés et en plein soleil.

Quelques réjouissances auront cependant lieu alors que CSI nous offre un épisode se déroulant dans l’univers des casinos (ce que j’attendais depuis tellement longtemps – depuis la mort du père de Catherine pour être précis –). La tendance prend également son sens dans The Mentalist alors que durant la saison 4, la série s’était complètement éteinte. Maintenant avec la cinquième saison, en plus de retrouver une grande partie des personnages dans des intrigues plus personnelles, il y a le grand retour du grand mystère de la série : John le Rouge (qui devrait être révélé à l’issue de la saison étant donné les grandes avancées faites cette année). Mais ce que j’ai surtout remarqué cette année dans The Mentalist c’est le fait que Teresa Lisbon, autrefois un personnage oublié de la série, devient maintenant plus intéressante et mise en avant. Je ne sais pas vraiment où l’on va pour le moment (surtout qu’il n’y a aucun développement fait autour de sa vie personnelle mais elle est bien plus impliquée et intégrée. Notamment dans sa relation avec Patrick Jane. Wayne Risgby a également eu droit à son épisode avec le retour de son père lors d’une intrigue assez mal gérée mais je peux saluer l’idée.

Et puis c’est sans compter sur Patrick Jane qui va nous offrir de très bonnes scènes aussi bien dans un épisode flashback qu’avec la terrifiante Emmanuelle Chriqui  qui, dans le rôle de Lorelei Martins, surprend tout le monde. Le virage ne s’est pas fait attendre dans SVU ou New York Unité Spéciale en français. En effet, avec le départ de Christopher Meloni la saison dernière, la série avait alors déjà amorcé un développement de la vie de ses personnages mais aussi de ses petits nouveaux. Je pense qu’il n’est pas bête de dire que c’est surement SVU qui a instigué cette nouvelle mode. C’est en tout cas de cette façon que je le vois. Réussie avec succès, la saison 13 de SVU était parvenue à donner un vrai vent de fraicheur sur une série qui était plus devenue un grand classique qu’une réelle boîte à idée. Chacun des personnages et surtout Nick Amaro ou encore Amanda Rollins (les derniers arrivés incarné respectivement par Danny Pino et Kelli Giddish) vont avoir droit à de très jolies scènes personnelles durant plusieurs épisodes. Ce n’est pas pour autant qu’Olivia Benson, devenue la grande héroïne de la série, laisse alors tomber elle aussi sa vie personnelle.

La saison 14 poursuit un peu tout cela mais plus discrètement avec un retour assez frappant à une formule plus éculée. Pas que ce soit une mauvaise idée (notamment car je trouve que la saison 14 est bien au-dessus de beaucoup de séries policières) mais ils pourraient bien évidemment faire mieux. Pour ce qui est de Castle, la passage à une version plus personnelle était inévitable cette année. D’ailleurs, la saison 5 de la série policière de ABC est très différente de tout ce que Castle avait pu nous offrir auparavant. C’est donc avec une sitcomisation de la série et une exploitation juste des personnages que l’on en est arrivé à complètement oublié l’aspect policier. La série se concentre alors sur ses personnages et nous fait rapidement oublier que l’affaire de la semaine n’était pas très inspirée. Il faut dire que durant la saison 4, Castle avait déjà exploité la plupart des thèmes qu’elle pouvait exploiter du coup il était difficile de faire différemment cette année. Un vrai renouveau des séries policières encore une fois où ici elle se transforme en dramédie avec une teneur policière sous-jacente.

Une série comme Blue Bloods, dans le genre policier plus brut et classique exploite déjà la famille à merveille. En effet, le pitch se basant sur la dynastie Reagan, policier de père en fils, nous étions sûrs de trouver des séquences plus personnelles.  Si j’avais peur que cela évolue dans une direction différente cette année, ce n’est pas le cas. Notamment avec la mise en avant du grand père, grand oublié des deux premières saisons. On découvre alors des personnages sous des angles différents. Mon seul regret vis-à-vis de cette troisième saison pour le moment reste Jamie, trop absent alors qu’il est le moteur même de la série de par le fait qu’il est l’instigateur de la série en elle-même (à sa base). Mais certaines séries, qui ont déjà pourtant assimilé le fait que pour accrocher les téléspectateurs, il faut avoir de bons personnages, ne savent pas du tout les mettre en valeur. Je pense bien évidemment à Rizzoli & Isles, la série de TNT avec Angie Harmon et Sasha Alexander. Le plus gros problème de cette série c’est que petit à petit ses personnages deviennent de plus en plus lisses et moins passionnants.

C’est dommage car le but était certainement de faire quelque chose de différent (surtout quand l’on compare la sympathique première saison au reste). J’en viens aujourd’hui a abandonné la série au terme de sa troisième saison, ne pouvant plus supporter quoi que ce soit, ni même les personnages qui étaient le sel de la série. Et puis cet été, une petite nouvelle a fait son apparition : Major Crimes. Très classique dans l’âme, elle est également une série policière qui se base en partie sur ses personnages et plus particulièrement sur son héroïne (un peu comme la série mère dont elle est le spin off : The Closer). Je n’ai pas trouvé la première saison globalement mauvaise mais il manquait tellement de choses autour des personnages. C’est dommage. Finalement, cette saison voit donc apparaitre un tout nouveau phénomène. Le fait est que je regarde toutes les séries policières américaines actuellement diffusées, ce qui m’a permis de faire un tour d’horizon pour vous de la grande révolution (si l’on peut parler de révolution bien évidemment).