Il y a une année, je mettais en ligne un billet bien pessimiste intitulé “Les images que je n’oublierais pas de cette annus horribilis 2011″.
Une année après, je crois que je suis tout aussi pessimiste mais pas pour les mêmes raisons : l’année 2012 n’a pas été une “annus horribilis”, mais pourtant elle me laisse un goût amer d’inachevé, et parfois d’échecs lamentables parce que prévisibles et donc évitables.
Je dirais donc que l’année 2012 aura été l’année de tous les pschiiiittttts! Certains moins graves que d’autres, et malheureusement d’autres plus sanglants que d’aucuns!
Cela a commencé au Maroc, avec la nomination du gouvernement Benkirane : premier exécutif dirigé non pas par un premier ministre mais par un chef de gouvernement, issu d’élections que personne n’a pour une fois contestées, entouré d’une majorité négociée et non pas imposée par le palais.
Mon avis sur la chose n’a aucune importance mais au fil des mois, l’expérience n’arrête pas de faire “pchiiiisssttttt”! Une année à peine après son installation, le gouvernement Benkirane semble soit faire du surplace, soit tourner en rond, bref Aucune avancée sérieuse n’est enregistrée dans la préparations des lois organiques destinées à mettre en pratique les orientations fondamentales de la constitution du 1er juillet 2011.
Les saillies des ministres issus du P.J.D. n’ont pas occulté l’inertie des autres ministres et l’audace somme toute normale d’un Ouafa et d’unEl Ouardi cachent mal les vaines gesticulations de leur patron à la tribune du parlement.
Le deuxième pschiiiiitttt, douloureux celui-là, est entrain d’être vécu par les égyptiens : leur révolution partie de la place Tahrir revient à la même place, à la même date et pour les mêmes raisons.
Le soulèvement contre Moubarak semble avoir fait un pschiiittt face au hold-up que les islamistes ont opéré sur une révolution à laquelle ils n’ont pas participé.
Les jeunes de la place Tahrir risquent de voir leurs espoirs de liberté et de démocratie s’envoler par l’exercice d’un des plus démocratiques instrument de la démocratie : le référendum!
Pschiittt…..Plus de liberté ni de libertés, ainsi en aura décidé le peuple! Et le tour sera joué!
La même déception et le même pschhhhiiiittt semblent se profiler à l’horizon de nos amis tunisiens : cette année n’a été qu’une suite de faux-semblants d’une démocratie bancale qui n’ont pas fait avancer d’un pas la révolution voulue par les victimes de Sidi Bouzid à ceux du boulevard Bourghiba.
L’histoire begaie, les pschiiitttt s’accumulent et les peuples subissent!
Encore plus douloureux, plus sanglant, plus dramatique, le pschiiiittttt enregistré par le soulèvement du peuple syrien est cyniquement traduit par les médias en “révolution”, alors qu’il s’agit d’une guerre civile qui détruit le pays! Une guerre civile alimentée, comme toutes les guerres civiles, par les appétits extérieurs et entretenue par les convoitises étrangères!
Le peuple syrien sera en fin de compte la seule victime de lamentable pschiiiitttt : un autre dictateur remplacera Bechar sous couvert de démocratie.
D’autres pschiiiitttts, moins graves, ont été enregistrés à travers le monde durant cette défunte année 2012.
L’élection à la présidence de la France du candidat socialiste François HOLLANDE est l’un des plus retentissants.
Attendu depuis le lamentable échec de Lionel Jospin en 2002, cet événement devait changer la vie des français, comme le prétendait le slogan de campagne “le changement, c’est maintenant”! Mais là, pschiiiiisssssst!
Depuis le mois de mai dernier, la situation des français ne semble pas avoir connu de changement, sinon que le chomage continue d’augementer, les impôts de s’acumuler, les entreprises de fermer ou de délocaliser, bref les promesses électorales de s’envoler sous les coups de buttoir de la finance et de la crise!
François Hollande a beau agiter les bras : il essaie en vain de faire éclater les bulles nées de son pschiiiittttt!
Revenons au Maroc pour clore cette série de pshiiiitttttts en évoquant le dernier congrès de l ’U.S.F.P.
Les marocains, militants du parti, sympathisants et ils sont nombreux, simples ciotyens pour lesquels ce parti demeure un mythe, attendaient de la réunion de Bouznika enfin une sortie de crise du parti de feu Abderrahim BOUABIB!
Nous espérions la renaissance de ce parti, avec à la tête une direction incontestée, avec comme objectif une politique claire et avec surtout l’unité de tous les courants et de toutes les composantes pour un Maroc meilleur!
Et là encore, un énorme pschiiiiiiiittttttt…..Un flop minable…..Un plouf ridicule….
Driss Lachgar élu! Des démissions en cascade! Une lutte ridicule et suicidaire entre des égos blessés, vexés et ulcérés par la défaite! Des déclarations abérrantes et insultantes pour les militants! Des tentatives presque abouties de scission! Un spectacle que des partis “cocottes-minutes” ont connu et que les Usepéistes, sûrs de leur légitimité historique, ont glossé à l’occasion!
Mais ce pschiitt nous montre de l’U.S.P. est un parti comme les autres, que préservait jusqu’au week-end dernier l’aura personnel de ses fondateurs!
Pour finir cette série de pschiiiiiiittttt, je ne voudrais pas oublier le sauvetage de l’économie de la Grèce par ses partenaires européens.
IL aurait fallu des centaines de réunions d’experts, des dizaines de réunions ministérielles et une kyrielle de réunions de chefs d’état pour faire croire au peuple grec que rien n’est épargné pour sauver l’économie de ce pays.
En ce mois de décembre, on ne peut que constater l’énorme pschiiitttt auquel on est parvenu : la Grèce est toujours aussi endettée, les grecs sont toujours au fonds du trou, les armateurs grecs ne paient toujours d’impôts pas plus que l’église orthodoxe, mais l’état grec est en train de vendre ses iles, ses palais, ses ports, son réseau ferroviaire, avant de vendre son âme un jour à des militaires excédés par cette situation intenable. Les colonels n’ont peut-être pas perdu le goût de se mêler de politique.
D’autres pschiittts se sont produits ici, chez nous, surement : je ne prétends pas à l’exhaustivité, bien sûr!
Par ailleurs, l’année n’est pas tout à fait finie : peut-être que d’ici le 31 décembre, d’autres désillusions viendront malheureusement s’ajouter à cette liste de pschiiiiiiits!.
P.S. : je viens de me rendre compte que j’ai oublié le plus réjouissant des pschiiiitttts de l’année! Il y a deux jours, on nous annonçait la fin du monde, avec force médias, télé, reportages, témoignages, et autres ridicules interventions. Heureusement, les humains sont toujours là, plus solides que l’ennui comme dirait Brel, mais bien là!