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Chocolat du jour : Mircea Cantor (by notre spéciale guest Lola)

Publié le 23 décembre 2012 par Lifeproof @CcilLifeproof

Au Centre Pompidou, il y a plusieurs d'expositions à voir en ce moment : Dali bien entendu ainsi qu'Adel Abdessemed dont vous a déjà parlé de Stefania. Mais il y a aussi Mircea Cantor dont le travail est une invitation à entrer dans un monde où la poésie et la beauté masquent et révèlent en un même temps la violence et l'horreur qu'il peut y avoir autour de nous.

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Mircea Cantor, Don't judge, Filter, Shoot, 2012 © Mircea Cantor

Don't judge, Filter, Shoot (Ne juge pas, filtre, tire, 2012), cette inscription murale, sorte de fil barbelés quand on regarde de loin, semble écrite au fusain ou autre : mais comment est-elle faite ? L'artiste l'a écrite avec le feu : il a scotché des mèches de dynamite au mur, puis y a mis le feu. Ce qui reste est la trace du passage de cette flamme. Simple. Efficace. Surprenant aussi par le décalage qu'il y a entre le mode de fabrication et le rendu : il crée à partir de ce qui peut détruire ainsi, le message est autant dans les mots écrits que dans la manière qu'a eu Mircea Cantor de les inscrire.

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Mircea Cantor, Don't judge, Filter, Shoot, 2012 © Mircea Cantor

Don't judge, Filter, Shoot est aussi le titre d'une œuvre circulaire. Il s'agit d'une imposante rosace constituée de tamis accrochés au mur. L'effet est saisissant : les reflets de la lumière sur ces grillages en font un objet brillant et précieux. Mais, quand on s'approche, on peut y voir des trous ainsi que les balles (en béton et en or) qui ont pu faire ces ouvertures. Ainsi, la beauté de l'objet n'est qu'un vernis et l'on est invité à voir ce qui se trouve au-delà : la violence, la cruauté et la guerre ou la pauvreté. François Quintin dit à ce propos qu'« en roumain, le terme signifiant "tamis" désigne une surface constellée de trous, et qualifie en langage familier les guenilles trouées des pauvres, comme si elles avaient été les cibles de la mitraille. » Cette œuvre est quelque peu mélancolique, désillusion et colère s'y mêlent en une critique subtile de la société contemporaine.

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Mircea Cantor, Sic Transit Gloria Mundi, 2012 © Mircea Cantor

Cette critique, on la retrouve dans d'autres œuvres, telle la vidéo Sic Transit Gloria Mundi (Ainsi passe la gloire du monde) dans laquelle on voit des hommes , à genoux et en cercle. Ils sont courbés, anonymes, les mains tendues en avant. Sur leurs mains, une femme dispose une longue mèche de dynamite, elle va y mettre le feu qui va faire trois fois le tour de ce cercle et finir de brûler entre les doigts de cette femme. Cette vidéo est très belle, la tension s'accroît progressivement par la bande sonore. Cette œuvre semble à la fois spirituelle et politique. Vanité et pauvreté se trouvent dans la même image mais sont opposées : une déesse, la richesse, la domination d'un côté, la pauvreté et la soumission de l'autre, aucun dialogue ne semble possible entre ces deux mondes discordants. Mircea Cantor, avec cette vidéo, aborde de nombreux thèmes mais propose aussi une critique d'un pouvoir qui semble déconnecté de la société dans laquelle il vit.

Mircea Cantor est né en 1977 en Roumanie, il vit et travaille entre Paris et Cluj et a été lauréat du prix Marcel Duchamp à l'automne 2011, l'exposition au Centre Pompidou est visible jusqu'au 7 janvier.

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Les fêtes de fin d'année sont l'occasion de faire la fête, de se retrouver en famille ou de se pelotonner chez soi et dans certains cas de faire des réserves pour hiberner pendant l'hiver ! Pour se faire : marrons, pain d'épices et vin chaud au menu mais aussi chocolats. En ce mois de décembre, lifeproof s'ouvre et invite d'autres auteurs pour vous faire découvrir un artiste tous les jours : bonnes gourmandises à tous !


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