Excellente analyse du quotidien flamand de référence, De Standaard : nous dépensons en Europe plusieurs milliards d'euros à alimenter la corruption au plus haut niveau. Bruxelles, c'est déjà un très gros appareil bureaucratique, souvent naïf. L'Europe, par désir de mettre en pratique les valeurs humanistes qu'elle veut propager signe des chèques en blanc aux gouvernants des pays du Tiers-Monde alors que ce sont les premiers responsables de la corruption qui gangrène le développement économique de leur pays.
On ne le dira jamais assez, l'Enfer est pavé de bonnes intentions. Partout où l'Europe distribue fonds et aide alimentaire elle désorganise l'économie locale dans le meilleur des cas, renforce les potentants locaux dans le pire.
Nous devrions avoir une diplomatie européenne qui encourage l'esprit d'entreprise et le sens de l'initiative qui se manifestent localement. Le micro-crédit, le développement de marchés à la taille des ressources locales comme le prônait l'économiste indien Prahalad devraient guider la politique européenne plutôt que le bon sentiment et la morale dont on voit vite les limites.
J'irais même plus loin : ouvrir des écoles, donner l'envie aux enfants qui les fréquentent de devenir avocats ou journalistes, c'est bien selon les standards européens, mais c'est du gâchis dans les pays les plus pauvres. Il vaut bien mieux favoriser l'émergence de micro-entreprises car ce seront elles qui feront le développement de leur pays et non une assistance extérieure.
Les gros programmes, il est préférable de les réserver aux situations d'urgence (déplacements importants de population, guerres, famines) et, à la rigueur, à la lutte contre la misère mais en s'appuyant sur des associations internationales reconnues et fiables (Croix-Rouge, Secours catholique dont les bénévoles et les religieux vivent au mileu des populations, bien loin des bwanas humanitaristes qui se plaisent à aller vivre leur expérience caritative au loin pou avoir quelque chose à raconter à leur retour chez eux).
Faire confiance aux individus et leur donner un petit coup de main pour démarrer, évidemment, cela sonne certainement bien plus libéral que les solutions habituelles et convenues.
Les solutions libérales au sous-développement, elles existent et je pense que ce sont les meilleures : ruissellement, lutte contre la corruption, transparence, enrichissement personnel et profit, voilà les moteurs du changement. Une fois en route, ils amènent à leur tour le progrès social en générant d'autres désirs que matérialistes.
Partout où les ferments du libéralisme ont germé les sociétés ont progressé. Il faut simplement oser, et, bien sûr, rester pragmatique : le libéralisme n'est pas une idéologie, c'est une philosophie. Il ne s'agit donc pas d'appliquer des recettes dont le condiment principal serait la disparition de l'État mais de propulser ce qui marche, tout simplement (bon sens centriste...).