Footing de fin d'année...

Ce matin, après avoir voyagé plutôt agréablement (j'ai essayé le co-voiturage pour rallier Aix à Poitiers, chez mes parents, où je vais passer Noël et c'est une solution bien sympa, comparée au train...), je suis allé, malgré un manque de sommeil patent et une forme qui ne me dit pas grand chose tout de même depuis le début de la semaine, les séquelles du marathon sur ce sol particulièrement dur et d'un moral vraiment moyen malgré une semaine "combative" sur bien des plans, courir un peu.
Pas longtemps, 40 ou 45 minutes, peut-être 43. Ca n'a guère d'importance. L'essentiel était de trottiner, de sentir les jambes tourner, de sentir le sol sous mes pieds. Les sensations, la foulée qui commence à revenir un peu. Le pied un peu plus dynamique. Ce n'est pas encore la grande forme.
Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas me mettre à détailler sur ce blog mon entraînement, ni à vous communiquer des chiffres. Ces chiffres qui à mon avis sont un peu trop présent dans les comptes-rendus de courses, dans les communication d'entraînement sur FB et Twitter. Hier, j'écrivais une chronique sur le sujet pour le prochain Wider (courez l'acheter bientôt!), où en substance je dis qu'à mon avis on devrait un peu plus oublier les chiffres lorsque l'on court, notamment sans réel but de travail spécifique de vitesse, et qui plus est dans la nature. Se concentrer sur sa foulée, son corps dans l'espace, le chant des oiseaux et la couleur des blés.
Bon, ce matin, c'est vrai, la couleur est au diapason de mon moral ces derniers temps: tout est plus ou moins gris. Cette fin d'année s'étire. Je me bats malgré tout pour relancer et faire progresser mes projets. J'ai lancé, vous l'avez sans doute vu, une souscription pour mon chemin des 88 temples, la continuité de mon parcours sur les grands chemins, j'espère une belle aventure doublée d'un beau récit. Mais ça sera dur. Pour l'instant, et je les remercie fort, je n'ai que quatre contributeurs, et aussi l'espoir de nouveaux partenariats. Mais là, ce matin, en courant, j'ai tout de même envie de me battre pour faire vivre mes projets, qui ne sont pas des vagabondages sans but.
C'est vrai aussi que je m'inquiète un peu de ma forme physique; mon marathon de la semaine passée, m'a, pour le coup, replonger dans quelques chiffres. Dans ce moment très particulier, c'est tout de même une balise. Mais je n'en abuserai pas, ce n'est pas mon but. Et d'ailleurs, les coureurs africains que j'ai cotoyé la semaine passée, comme je l'avais déjà constaté, ne vivent pas trop dans cette logique comptable. Ca leur permet, à mon avis, de ne pas trop se fixer de limites. Et de courir vite.
Moi, je veux surtout être à nouveau capable de courir loin, et suffisamment bien pour ressentir de bonnes sensations. Pour l'heure, être capable de courir un kilomètrre à seize à l'heure, dix à quinze, puis de continuer jusqu'aù semi marathon convenablement et de trottiner encore 21 kilomètres de plus n'est peut-être pas si mal. Je me retesterai sans doute, si j'en ai l'occasion et le désir.
Des beaux chemins courus dans la joie et la sérénité, j'ai l'impression d'en être encore très loin en ce matin pluvieux. Mais bon, en oubliant mes luxueux états d'âmes, en me concentrant quelques instants, le temps de quelques foulées, je me sens presque bien. Il me faut courir pour sortir de cette curieuse année 2012. Le bonheur est sans doute le chemin...