Chase investit dans les promotions locales

Publié le 22 décembre 2012 par Patriceb @cestpasmonidee
Ce n'est désormais plus une nouveauté, malgré les déboires de certains acteurs (tels le pionnier Groupon), les coupons de réduction et offres promotionnelles en tout genre, de préférence ciblés et localisés, sont considérés par les institutions financières comme un gisement de revenus qui pourra compenser la baisse observée sur d'autres fronts.
Après quelques premières avancées, menées principalement par les réseaux de carte (American Express en tête) et les startups du secteur (notamment Square), sans toutefois oublier l'initiative récente du Crédit Agricole de Lorraine en France, l'américaine Chase Bank choisit une option radicale pour se positionner rapidement : la banque vient d'annoncer l'acquisition de la jeune société Bloomspot.
Contrairement à ses concurrentes plus connues, celle-ci a su établir une cible relativement élitiste, qui a certainement justifié en grande partie l'intérêt qu'elle a pu susciter de la part de Chase. Elle propose en effet des promotions dans des lieux plutôt haut de gamme (restaurants, hôtels, spas...), adressées à des "membres" soigneusement sélectionnés, avec l'objectif de leur faire découvrir de nouvelles expériences, et en évitant les simples "chasseurs de prime".

Avec cet investissement, Chase vise explicitement à capitaliser sur les relations qu'elle a déjà établies avec ses clients commerçants et consommateurs. Le mariage sera également une bonne opportunité pour Bloomspot, qui va ainsi trouver un accès à un marché, plus ou moins captif, de professionnels à démarcher, alors que la conquête de clients constitue souvent la pierre d'achoppement du secteur.
Bien que les banques américaines soient en principe familières des programmes de fidélisation accompagnant leurs offres de cartes de crédit, il est intéressant de voir ici cette préférence de Chase pour une acquisition de compétence externe. Selon toute vraisemblance, il s'agit du prix à payer pour apporter l'agilité et la célérité nécessaires à l'entrée sur un nouveau marché déjà hautement compétitif.
En guise de conclusion, je voudrais cependant souligner un "risque" que j'évoquais dernièrement à propos du paiement mobile : l'engouement actuel pour les promotions, déclinées à toutes les sauces, me semble prendre des proportions excessives. Certes, il existe une myriade de (petits) marchands qui souhaitent probablement profiter de moyens marketing jusqu'à maintenant réservés aux grandes chaînes du commerce de détail. Mais représentent-ils réellement un potentiel de revenus tel qu'il justifie autant d'initiatives et d'investissements ?