Dans les Landes, on arrange les mariages pour réunir les terrains et allier les familles. Thérèse Larroque devient Madame Desqueyroux ; mais cette jeune femme aux idées avant-gardistes ne respecte pas les conventions ancrées dans la région. Pour se libérer du destin qu’on lui impose, elle tentera tout pour vivre pleinement sa vie…
Décédé au mois d’avril dernier, Claude Miller n’aura pas pu présenter son film au Festival de Cannes, son dernier film. Adapté de l’oeuvre éponyme de Mauriac, « Thérèse Desqueyroux », sous des dehors assez classiques, « académiques » comme diraient ses détracteurs, se distingue néanmoins comme une oeuvre à part entière, avec de vrais choix artistiques.
Débutant son film avec une Thérèse adolescente, puis en déroulant son intrigue de manière chronologique, Miller prend le contrepied du roman à la construction éclatée: choix pertinent qui permet au spectateur de bien appréhender l’évolution du personnage. D’autre part, il donne également une grande place au personnage de Bernard Desqueyroux, mari de Thérèse, propriétaire terrien peu soucieux des états d’âme de son épouse, qu’il considère moins bien que ses chiens de chasse. Miller conserve néanmoins tout le mystère autour des actes de son héroïne, conservant ainsi l’esprit de l’oeuvre de Mauriac.
Porté par deux excellents comédiens, Audrey Tautou et un étonnant Gilles Lellouche, « Thérèse Desqueyroux » est une très belle adaptation élégamment mise en scène, avec une photo qui retranscrit à merveille la lumière particulière de la côte landaise. Un bel adieu de l’un de nos grands cinéastes!
NOTE: 8/10