Est-ce que l'Angleterre devrait rendre à l'Afrique les trésors qu'elle lui a volés par le passé ? C'est une question qui fait écho depuis quelques années et fait encore l'objet de discussions.
Certains des biens furent vendus aux enchères pour ensuite distribuer l'argent parmi les troupes, certains furent offerts à la Reine Victoria dont c'était le règne à l'époque, d'autres se trouvent encore dans des hauts-lieux britanniques tels que dans la librairie du château de Windsor.
4 ans après le pillage le Premier ministre britannique exprimait auprès de la monarchie ethiopienne son regret que ses troupes se soient ainsi comportées. Pourtant plus d'un siècle plus tard aucun objet n'a encore été rendu à l'actuelle Ethiopie. Il y a eu beaucoup de protestations notamment d'organisations internationales qui accusent l'Angleterre de détenir ces biens illégalement. Celle-ci possède aussi des objets dérobés dans d'autres pays tels des bronzes du Bénin et autres en provenance du Nigéria de l'Ethiopie, du Ghana. Le British Museum considère toutefois que ces trésors doivent faire partie de leur collection.
Nous avons le sentiment qu'il est essentiel que ces pièces qui représentent la variété culturelle de l'Afrique soient présentes au sein de nos institutions ainsi nos spectateurs internationaux peuvent comprendre l'impact de l'art africain sur le monde moderne, Hannah Boulton (British Museum)
Ces trésors appartiennent à l'Afrique et c'est là qu'ils ont été pris. Les gens de ces pays devraient être capables de pouvoir profiter des trésors que leurs ancêtres ont crées, Richard Pankhust (historien et professeur britannique basé en Ethiopie)
Les biens volés à l'Ethiopie contiennent entre autres de très anciens manuscrits (qui seraient plus particulièrement auprès de la reine). Une autre raison pour laquelle la Grande-Bretagne ne souhaiterait pas les rendre est le manque d'emplacements adéquats pour les accueillir en Afrique et la peur que ceux-ci soient endommagés. Pour autant ils louent ces biens à des manifestations telles que The African Zion exhibition qui s'est tenue aux Etats-Unis indiquant ainsi souhaiter les partager autant que possible. Et si le public a effectivement accès à ces oeuvres d'art via la British library, ceux possédés par le château de Windsor sont bien evidemment peu accessibles.
Nous africains, spécialement les ethiopiens, devons penser au futur et non au passé. Tout le monde de nos jours connaît les ethiopiens et leur problème de famine. Si le gouvernement ethiopien avait laissé l'obélisque d'Axoum à Rome, les italiens se seraient toujours souvenus de nous et en auraient eu honte. Après tout nous les avons battus. Or il nous a été retourné en 2005 par l'Italie. Il aurait du y rester plutôt qu'être emmené ici où il n'y a aucun soin apporté à ce genre de trésor, Henok (Ethiopie)
Regardez comme la Grande Bretagne prend soin du diamant de Koh-I-Noor*. Si c'était en Inde il aurait disparu depuis longtemps aux yeux du public et serait la possession unique d'un riche collectionneur, Shantanu (Inde)
La culture d'un pays est une chose importante et peut aider en plusieurs aspects par exemple pour ce qui est de son indépendance, du respect que ce pays se porte à lui-même et de son développement ; un pays qui protège sa culture est plus aguérri pour faire face à d'autres dangers, Richard Pankhust
L'Ethiopie serait un peu là où tout a commencé. On y a retrouvé les restes de certains des plus anciens hominidés et notamment la célèbre Lucy âgée de plus de 3 millions d'années (bien que des découvertes plus récentes ont mis le jour sur de plus anciens squelettes). Ils devraient, pour cette raison et d'autres plus humaines, pouvoir se voir accorder un certain respect ; ils devraient pouvoir récupérer leur trésor. Oh sainte famille royale d'Angleterre, pour Zafro, il n'y a pas de débat.
*Diamant de Koh-I-Noor : le plus gros diamant du monde avec 105 602 carats.
Sources : modernghana.com, bbc.co.uk, wikipedia