Todd Terje est un personnage résolument atypique dans l’univers musical des ces dernières années. Certes, les Scandinaves nous ont habitués à défaire souvent, à parfaire parfois, les courants musicaux qui tendent à s’uniformiser, un peu partout mais pas chez eux, et en tout cas pas pour la musique électronique. Après Robyn et Korallreven en Suède, Röyksopp ou Lindstrøm en Norvège, et j’omets bien sûr Trentemøller qui est Danois (c’est-à-dire Scandinave pour certains, mais pas pour d’autres, mais de toutes façons il est, lui, musicalement plus proche des tendances continentales européennes notamment allemande), c’est un autre petit Norvégien qui défraie cette année la chronique, même si seulement à l’aide d’un petit EP 4 titres, à l’illustration parfaite pour accompagnée la musique qu’il renferme, et au doux titre de It’s The Arps. Certes, il avait déjà fait pas mal de bruit en 2011, avec un autre EP, Ragysh. Ainsi, il récidive et enfonce donc le clou davantage encore.
Le titre phare de It’s The Arps est assurément le premier, « Inspector Norse », véritable condensé de joie, mélodique à souhait, chose relativement rare depuis quelques années, la noirceur dans l’art l’ayant emportée, comme si le sérieux était un gage de talent : Todd Terje démontre ici que savoir créer des moments de pure magie relève tout autant, voire plus encore, de la maestria. Nous ne sommes pas loin du débat cinéma d’auteur ou engagé vs cinéma humoristique. Près de sept minutes jouissives !
La suite ne redevient pas plus sérieuse mais est tout de même moins enthousiaste, que ce soit avec le plus court « Myggsommer » ou l’enchaînement en deux parties de « Swing star », envolée de onze minutes.
Un nom que je vais suivre très attentivement, car il n’a officiellement encore pas publié d’album. Réussira-t-il a confirmé tout le bien que je pense de lui ? L’avenir le dira.