De l'autre côté du périph, film de David Charhon

Publié le 22 décembre 2012 par Mpbernet

Ou encore : "Deux flics à Bobigny" !

C’est un film que je suis bien contente d’être allée voir seule, parce qu’il n’en vaut pas tellement la peine.

Malgré la présence d’Omar Sy – que j’adore – mais auquel  le metteur en scène a demandé d’en faire des tonnes, et en dépit du duo improbable (figure classique du cinéma populaire) « flic du XVIème arrondissement uniquement préoccupé de sa carrière et qui ne sort pas de son bureau vs flic de terrain qui en prend à son aise avec les subtilités de la procédure » qui sert de colonne vertébrale à une histoire bien mal ficelée.

Le propos est touffu, le scénario opaque. On a voulu mettre dans la même seringue le racisme* ordinaire (?) envers les noirs (et maghrébins) des cités qu’on imagine seulement en coursiers ou en délinquants, et les blancs bourgeois et/ou fonctionnaires corrompus, en un mot « tous pourris ».

Ceci étant posé, à la décharge des scénaristes, les événements auxquels il est fait allusion sont des réalités : un député de droite en cavale qui revient hanter les cercles de jeu clandestins incognito alors que tout le monde le croit à l’étranger, une caisse noire gérée par le Patronat pour acheter auprès des syndicats la paix sociale … On a hélas vu tout ça très récemment.

Là, malgré une bonne volonté évidente, ça ne prend pas. Il manque un je ne sais quoi de talent et de rythme – malgré une scène de poursuite sur le périphérique bien tournée - et les blagues – soulignées par le jeune Laurent Lafitte – tombent à plat. Justement, cet acteur qui sert de faire valoir à Omar Sy, appartient, paraît-il, à la troupe de la Comédie Française. Que vient-il faire dans cette galère, à part nous faire regretter que le rôle ne soit tenu par Michel Leeb auquel il ressemble physiquement de façon étrange mais qui aurait fait un duo de choc bien plus sexy ?

Bref, je me suis ennuyée et j’ai été déçue. Dommage pour Omar Sy. Il est vrai que le premier coup de manivelle de ce film a été donné le jour de la sortie d’ « Intouchables » et que sans doute, on ne savait pas quel bon acteur il était.

*Ce thème de la frontière invisible entre Paris et sa banlieue a été magistralement traité par Géraldine Nackache dans "Tout ce qui brille " ...