Le grand homme a peu d’amis mais ceux-ci veillent sur son génie. Un premier l’introduira à une société secrète ; son adaptation se fera tant bien que mal. Il faut dire que l’homme nourrit des hypothèses audacieuses et la jalousie n’est pas une invention de notre siècle. Il s’y fera un jeune ami, Edmond Halley avec lequel il fera plus que sympathiser ; ils en viendront à travailler de concert à une invention à grand fracas.
L’histoire dans l’Histoire est prenante parce que Farnsworth l’a poussée jusqu’au bout. Il connait et respecte le caractère de celui qui a découvert la loi de la gravité et le fait voyager sur des « si ». Et si Newton avait été placé dans telle situation, et si Newton s’était fait prendre, et si Newton avait été amené à … J’ai trouvé l’astuce intéressante et crédible. Jusqu’où une personne confrontée peut-elle poussé ses limites ? De plus, la proposition faite dans ce roman pourrait être arrivée pour vrai, et la petite histoire avoir été occultée par la grande.
Parlons du style maintenant ; j’ai dû m’y habituer. Je ne m’attendais pas, pour un roman qualifié de thriller, à un style aussi pointilleux. Ce qui fait que, particulièrement au début, l’action avance à pas de tortue. Cela lui confère néanmoins une réelle crédibilité ; nous sommes loin d’un processus bâclé. J’ai fini par ajuster mon rythme de lecture à celui de l’auteur, l’intérêt du propos m’y incitant. L’ambiance, les mœurs de cette époque, l’alchimie, la fréquentation d’autres scientifiques, les sectes secrètes, la vie de laboratoire, les sujets sont riches et bien nourris. Et, quand on y pense, un style pointilleux quand on aborde un sujet pointu comme la science, c’est loin d’être inapproprié !
Complot il y a, sans l’ombre d’un doute, et ce complot est aussi original qu’intrigant à moins qu’il soit intrigant parce qu’original.