Les exemplaires de San Martín, à rebours des conquistadors sont arrivés aujourd'hui au siège des Editions du Jasmin (www.editions-du-jasmin.com), ce qui met légalement fin à l'opération de souscription et fait entrer en vigueur le prix officiel du livre, qui est désormais de 16 € (1).
Cette biographie devrait être officiellement présentée, avec deux autres ouvrages de la même collection, Signes de Vie, en février 2013, pour ce qui est de Paris intra-muros.
D'ici là, voici deux pages extraites de la dernière partie du livre, consacrée à l'exil du général, à ses vieux jours qu'il passa successivement à Londres, jusqu'à Noël 1824. Il s'installa alors à Bruxelles, où la vie était (déjà) moins chère : en effet, il n'avait prévu d'être absent de Mendoza que pendant un an, le temps pour lui d'installer sa fille dans une bonne école et de s'assurer qu'elle était entre de bonnes mains. En l'absence de son épouse, Remedios de Escalada, décédée le 3 août 1823, il ne pouvait se charger seul de son éducation. Quelque tendre père qu'il fût -et il l'a été-, une fillette avait un besoin absolu d'être éduquée par des femmes car les rôles sociaux attribués aux deux sexes étaient trop distincts l'un de l'autre et rien dans la vie de ce soldat ne l'avait préparé à éduquer une fille ! Au contact de la petite, peut-être sur le Bayonnais, pendant le voyage de Buenos Aires au Havre, à moins que ce ne fût au début du séjour à Londres, mais en tout cas assez vite semble-t-il, il avait pris la mesure du besoin affectif que sa fille de sept ans avait de lui, dans ce pays étranger, si loin des siens. Lui-même, à l'âge de huit ans, il avait connu l'éloignement de sa famille lorsqu'il était parti en pension au Seminario Real de los Nobles de Madrid mais ses parents se trouvaient tout près de lui, à deux semaines de courrier, à Málaga, sur la côte andalouse.Très tôt, dès la première année d'exil, la gêne matérielle commença donc à se faire sentir pour le général qui ne pouvait guère, eu égard sa notoriété et aux conventions de la société de ces années-là, s'abaisser à donner des leçons d'escrime, de mathématiques ou d'espagnol, comme il l'avait sans doute fait lors de son premier passage à Londres, d'octobre 1811 à janvier 1812. Il n'avait pas emporté avec lui la somme nécessaire à un très long séjour en Europe. Il choisit donc Bruxelles, qui était alors sous la dépendance de la dynastie d'Orange. Et lorsque la révolution de 1830 eût changé la face de l'Europe, en donnant leur indépendance à la Belgique et à la Grèce et en libéralisant le régime politique de la France grâce à une monarchie parlementaire à l'anglaise placée sous l'autorité de Louis-Philippe, il arriva à Paris, dont il rêvait en secret depuis longtemps... La France était pour lui le berceau des principes révolutionnaires pour lesquels il s'était battu, en Espagne puis en Amérique, et pour lesquels il souffrait cet exil, à cause de son refus de se mêler à la guerre civile qui ravageait le continent qu'il avait si puissamment contribué à émanciper.
Après une semaine de retenue au Havre, où la police de la Restauration fût à deux doigts de le jeter en prison, il arriva à Londres où l'attendait James Duff, "Lord Fife", cet aristocrate écossais qui avait travaillé l'opinion publique européenne au profit des indépendantistes sud-américains, comme on l'a vu dans les entrefilets parus dans la presse après la bataille de Chacabuco en 1817 (voir mon article du 16 novembre 2012).
Une fois réglés ses problèmes d'argent, non pas grâce à la fortune de son ami,Alexandro Marie Aguado, comme Bartolomé Mitre et Domingo Sarmientol'ont suggéré avec subtilité et une bonne dose de malice (2), mais grâce à la présence à Paris des légations d'Argentine, du Chili et du Pérou qui, l'ayant près d'eux en permanence, incitèrent leurs gouvernements respectifs à lui régler ponctuellement les pensions et soldes qui lui avaient été attribuées, au titre des services rendus à la patrie, au cours de son action publique, San Martín acheta une propriété dans le petit village d'Evry-sur-Seine, dont Aguado était le châtelain, à Petit-Bourg. Une propriété, qu'il baptisa lui-même Grand-Bourg, où il aimait passer les beaux jours, au calme, loin du bouillonnement de la capitale... Cette vie retirée et sobre qui édifiait si bienGabriel Lafond de Lurcy (voir mon article du 4 décembre 2012).
A la fin de la biographie, une table des matières vous permet de retrouver les différents épisodes de cette vie bien remplie et aussi de vous y repérer... Au fait, San Lorenzo, ça s'est passé avant Maipú ou après ? Et Maipú, c'est où ?Pour aller plus loin :Pour lire l'ensemble des articles de présentation de mon troisième livre, cliquez sur le mot-clé SnM bio Jasmin, dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus.Le mot-clé San Martin vous fera remonter les articles sur la place qu'occupe le personnage dans la culture argentine.
Pour repérer les lieux dédiés à San Martín à Buenos Aires, vous pouvez vous reporter au programme du voyage culturel que j'ai proposé. La mémoire de San Martín y occupe le 4ème jour (mon article du 1er octobre 2012).
Côté radio, j'ai donné en août dernier deux interviews toujours en ligne à propos de mon travail sur ce personnage central pour l'Argentine. Ces entretiens sont disponible sur le site Internet de Radio Nacional :- interview en français, avec Magdalena Arnoux- interview en espagnol, avec Leonardo Liberman
(1) Vous pouvez commander San Martín, à rebours des conquistadors, dans n'importe quelle (bonne) librairie de la zone Euro et en Suisse. Il vous suffit d'indiquer le titre du livre et le nom de l'éditeur, ainsi que celui de l'auteur pour lui faciliter la tâche. Un libraire qui connaît son métier en fera son affaire et l'ouvrage lui sera expédié rapidement par le Jasmin. Après les fêtes, l'ouvrage fera l'objet d'une présentation commerciale aux libraires, qu'il ne faut pas que les éditeurs démarchent en ce moment : ils sont en plein coup de feu...(2) C'est l'une des controverses dont je fais une rapide analyse dans le dossier qui accompagne la biographie, dans un chapitre intitulé Les controverses qui font couler l'encre, à la page 199.