S’il existe un domaine dans lequel les pays du Sud n’ont pas pris trop de retard par rapport à ceux du Nord, c’est bien celui des TIC. Passons sur les nombreuses avancées en matière de téléphonie mobile sur le continent africain. Oublions un instant les merveilles que les Indiens parviennent à accomplir avec leurs tablettes. Cette fois, parlons de réseaux sociaux et de sites de partage de musique à l’africaine.
Les réseaux sociaux à vocation culturelle et bien plus encore
Si les réseaux sociaux virtuels se développent de plus en plus sur le continent, force est de constater que la plupart d’entre eux restent des sortes d’agrégateurs de contenus fonctionnant sur le modèle du Crowdsourcing et des plateformes de microblogging. Les réseaux sociaux à vocation culturelle, longtemps inexistants, commencent à s’intégrer peu à peu dans ce paysage car Internet permet aussi de donner un second souffle à la culture qui s’est pas toujours bien portée sur le continent. Les sites de partage de musique africaines, conçus par des Africains, tendent à se vulgariser sur le continent dans le but de faire connaître les musiques africaines dans le monde. Qu’il s’agisse d’Assorac, le site de partage de musiques camerounaises, de Djindo consacré presqu’essentiellement à la musique ivoirienne, d’Akadi dont la particularité est d’associer les musiques caribéennes aux musiques dites d’Afrique, de Pharafina ou du défunt Zoopy, site sud-africain de partage de vidéos, le social networking en Afrique, ne rime pas uniquement avec la documentation des cas de violation des droits humains, ou la cartographie de zones de crises.
Des sites qui offrent à leurs utilisateurs bon nombre d’options, bien que parfois un peu calquées sur le modèle d’autres référence dans ce domaine telles que YouTube ou Dailymotion certes, mais qui essayent d’innover à leur manière. Ainsi, en plus des options classiques telles que la possibilité de commenter et de classer les vidéos de leur choix et de concevoir une playlist personnalisée, Assorac par exemple, offre à ses utilisateurs la possibilité de relier leur compte à celui qu'ils possèderaient sur Twitter. Du coup, les tweets des utilisateurs d'Assorac peuvent apparaitre également dans la rubrique Live Tweet, ce qui leur permet d’échanger et partager bien plus que des informations musicale. A cela viennent s’ajouter des rubriques moins ludiques, telles que Actu du Camer qui, comme on peut le deviner à partir de son nom propose un fil d’actualité sur le Cameroun. De nombreuses options qui font d'Assorac bien plus qu’un simple réseau musical.
Cependant, l’on est en droit de s’interroger sur l’utilisation efficiente de ces réseaux sociaux par les africains au quotidien.
Des réseaux sociaux vraiment accessibles aux africains ?
L’Afrique compte de nombreux amateurs de musique qui accueillent avec beaucoup d’enthousiasme de telles initiatives, mais on ne peut être que frappé par le décalage entre le nombre d’aficionados déclarés et le nombre d’utilisateurs recensé sur ces sites. L’on observe donc une exploitation assez limitée de ces sites, ce qui met en lumière un autre problème : celui de la qualité de la connexion Internet qui continue de se poser pour bon nombre d’utilisateurs. Sachant que la grande majorité d’Africains ayant accès à Internet dispose d’un débit relativement bas il se pose donc le problème de la pertinence de telles initiatives sur le continent. Car, comment en profiter pleinement quand il faut plus de 15 minutes pour ouvrir la moindre vidéo ? Une question que le nouveau câble haut-débit ACE entre la France et l'Afrique du Sud avec des stations tout au long de l'Afrique de l'Ouest, dont la mise en service était prévue pour le deuxième semestre 2012, rendra peut-être bientôt obsolète. Du moins, en ce qui concerne les internautes de cette partie de l'Afrique.
Assorac, réseau social 100 % musique camerounaise
Djindo