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Belgitudes

Publié le 20 décembre 2012 par Marius

uderzo.jpg Depuis que mon ainée vit et travaille à Bruxelles j'ai appris à connaître les Belges, à apprécié  l' humour (au delà du raisonnable parfois) et  leurs gauffres. La vie en Wallonie est très comparable à nos habitudes...avec un peu plus d'ordre et un savoir vivre bien sympathique.

Je suis forcément surpris de voir combien on porte attention à l'intégration des Français sur Bruxelles. Il existe de magnifique revue glacée où foisonnent de belles villas ainsi que les bons plans pour appartenir à cette communauté d'expatriés français en recherche de bien vivre. Si ce n'était le climat et les bisbilles avec la Flandre ce pays serait extraordinaire. De mon point de vue il faut être très, très, amoureux(e) d'un(e) autochtone pour accepter vivre à l'année le plat pays...mais 6 mois pourquoi pas. Tout est proche, Londres, Paris, Amsterdam et Cologne en 2h en train.  La garantie d'une vie sociale cosmopolite au coeur de l'europe il y a pire.

Dès le printemps,  le rêve de tout Belge est de migrer dans la Drôme, le Luberon, la Côte d'Azur et autres contrées ensoleillées du midi. La législation belge ne taxe pas les retraites;  si le contribuable belge vit plus de la moitié de son temps hors des frontières il est en franchise d’impôts sur ses revenus (législation par réciprocité en France). Il ne lui reste plus qu’à bénéficier dans notre pays de la douceur de vivre…et de l’assurance maladie (une spécialité française adorée par l'ensemble des européens établis dans notre pays).

Ainsi un pourcentage significatif des maisons du midi de la France est habité par des Belges…et comme ils ont bon goût, ils apprécient également le Finistère et le Bordelais et remplissent nos villages désertés pour un minimum de 183 jours.

La France bénéficie des dépenses des Belges, et... vice-versa.

Au lieu de se lancer dans des déclarations incendiaires, rappelons-nous que la circulation des biens et des personnes est une des règles d’or du marché unique européen. Des villages entiers en Espagne sont peuplés de pensionnés allemands. Il parait que les Italiens aiment Nice et Menton. Et les basques font leurs courses à Bordeaux pendant que les girondins s'encanaillent de plus en plus à San Sébastian...

Une émigration peut n’être qu’une question fiscale, mais, dans la majorité des cas, ce n’est pas la motivation première. Le travail, l'amour, le climat tout est possible.

L’impôt des personnes physiques comporte plusieurs chapitres : l’impôt sur les revenus, l’impôt sur la consommation, l’impôt sur les plus-values, les droits de succession et toute une série d’impôts indirects.

La France a développé une exception française (avec la CPAM) que personne ne nous envie: la taxation de la fortune, c'est-à-dire des actifs acquis par le travail (et donc taxés 2 fois). En principe, les états ne cherchent pas à écorner le patrimoine, sauf en cas de succession. La taxation s’applique dans l'ensemble de la communauté à des revenus du travail ou du capital ...mais pas sur la fortune. Il nous faudrait assumer les conséquences de cette exception que la droite et la gauche maintiennent en dépit de son caractère confiscatoire et qui, visiblement, en fait fuir plus d’un !

Il serait utile que les fiscalités soient harmonisées. Cela fait cinquante ans que l’Europe existe et en parle. La probabilité que 25 pays se mettent d’accord sur une telle réforme est proche de zéro. Qui plus est, elle ne changerait probablement pas grand chose pour le péquin moyen que je suis. Mais il reste à la France à rechercher le dénominateur commun afin de voir se maintenir les plus fortunés des Français dans nos contrées.

L’Europe que nous avons bâtie permet des échanges et des mouvements des personnes à l’intérieur de ce marché unique. Ne soyons pas chagrin(e)s.

Les enjeux sont infiniment plus sérieux que les rodomontades de Depardieu. Persister à nous rendre moins compétitifs que nos voisins est une erreur qui va se payer cher. Les frontières sont poreuses et les hommes mobiles, parfois peu enclin à devenir les dindons d'un système d'exception. Plus dramatique,  au delà du phénomène des départs,  il y a l'image négative que nous transmettons à l'étranger actuellement.
Mis à part les grands groupes internationaux qui bénéficient d'un régime fiscal d'extra territorialité (comme Google ou E Bay qui ne payent pas d'impôt en France)  et quelques voyous Russe en mal de placement qui peut avoir envie de s'installer durablement dans un pays où une grande partie de l'énergie créatrice est maintenue dans l'espoir d'inventer une énième pompe à fric ?  

Aujourd'hui , Cameron déroule le tapis rouge. Afflelou fait le saut. Sera t'il le dernier ? Pas sûr.


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