Bon, tout n'est pas tout à fait vrai là-dedans, mais il fallait bien attirer votre attention. Voici deux logiciels qui ont, en réalité, transformé ma productivité. Et peut-être que vous n'en avez pas besoin parce que vous êtes du genre qui résistait déjà aux marshmallows à quatre ans et demi, mais moi, avec Facebook, Twitter (@blueclementine, pour ceux qui voudraient suivre), mes 3 adresses email et Google Actualités, j'ai du mal à me concentrer sur mes écritures diverses plus de vingt secondes.
Enfin, j'avais du mal. Mais deux petits téléchargements ont changé ma vie:
The outil de l'écrivain: Scrivener.
Scrivener est un logiciel de traitement de texte créé par un type qui a décidé que Word, en fait, quand on y pense, c'est tout pourri. Ca faisait longtemps qu'on m'en parlait, mais comme je suis du genre bourrue et vieille c****, je me disais 'Oh! ça! moi j'ai pas envie de perdre du temps à apprendre un nouveau truc compliqué, pfiou!' (avec un accent bourguignon ça va encore mieux, je sais pas pourquoi). J'ai donc, pendant 2 ans d'écriture de thèse, ramé avec des dizaines de documents Word inorganisables, à copier-coller jusqu'à dans mes cauchemars, à traumatiser mon ordi de recherches trans-documentales, etc, etc.
Et puis un jour où j'étais d'humeur aventureuse, je me suis dit allez jeune femme, on va cracher $28 pour obtenir ce truc-bidule dont toutes mes potes doctorantes me parlent. Ce furent les $28 les mieux dépensés de ma vie de doctorante et d'auteure.
Voici un petit aperçu d'akoisarsemble:
Et là vous allez hurler AAAH! c'est horrible! veux pas! comprends rien! mais c'est parce que vous êtes un/e vieux/vieille c**/** comme je l'étais moi-même. Je vous promets sur la vie de mon frère* qu'il vous faudra, au pire, deux ou trois jours pour vous y habituer. Ensuite, vous ne comprendrez plus comment vous avez pu un jour galérer avec Word.
Tout le génie de Scrivener, c'est que tout votre projet existe à la fois en petits bouts (chapitres d'un roman, sous-parties/ sous-sous-parties d'une thèse) et en entier, comme document unique. La colonne à la gauche de la capture d'écran montre toute la structure de ma thèse, par exemple, et en cliquant sur l'une des parties on y arrive directement. On peut les faire glisser vers un autre endroit en un clin d'oeil.
Le document central, sur lequel vous écrivez, peut être élargi en plein écran (vraiment vraiment plein écran, c'est-à-dire qu'il n'y a que lui sur votre écran - plus d'icône de Skype qui clignote, plus de notifications Facebook en transparence).
En mode non-plein-écran (comme là) on peut diviser l'éditeur pour avoir un autre document (à droite), qui par exemple contient des notes de recherche. Et enfin, à la toute droite de l'écran, il y a une carte d'index et un 'bloc-notes' associé à chaque document individuel.
C'est du génie. Et encore, sans parler d'autres applications, mais on n'a même pas besoin de tout utiliser, jusqu'à ce qu'on en ait besoin. Le tutoriel est incroyablement bien fait, même pour les astronomiquement nuls de l'ordinateur, et ça fonctionne sur Mac et sur PC. Evidemment, il va sans dire que ça s'exporte bien en .doc, .pdf, etc etc. Ca se télécharge ici, et c'est même pas obligé de payer tout de suite, puisqu'il y a une version d'essai de 30 jours. Dans mon expérience, les gens l'essaient et l'achètent en moyenne deux ou trois jours plus tard. Moi, c'était deux jours.
En fait, Scrivener c'est le traitement de texte qu'on aurait eu depuis le début si Word ne s'était pas dit qu'on avait besoin d'un truc pour écrire seulement linéairement avec quatorze mille options de formatage et de police. Scrivener n'est pas un outil de formatage, mais d'écriture. Tout est fait pour que ce soit aussi intuitif, flexible et productif que possible.
Et voici la deuxième merveille, beaucoup plus simple:
Cold Turkey, le logiciel qui te fait du mal pour te faire du bien
En d'autres termes, qui te coupe ton internet. Et on parle sérieusement, là, ok. Pas moyen de contourner l'obstacle. D'ailleurs, si tu te prends pour un petit hacker et que tu tentes de décoder l'engin, il te punit en te déconnectant pour une semaine. Avis aux sadomasos.
Cold Turkey est absolument gratuit (il existe seulement pour PC, je précise, mais il paraît qu'il y a un équivalent pour Mac qui s'appelle Self-Control), et on peut décider exactement de la durée de déconnexion qu'on veut. On peut aussi décider des sites à déconnecter: il suffit de cocher Facebook et Twitter et de décocher Wikipédia pour pouvoir continuer à faire des recherches en ligne sans vérifier toutes les trois secondes que tes potes n'ont pas publié des nouvelles photos de leurs vacances à Madeire à ton insu.
Je suis venu, j'ai vu, j'ai télécharju, j'ai écrivu 2000 mots en une heure et demie.
Ca se passe ici.
Voilou voilou, je suis bien consciente qu'il y a parmi vous des gens qui se gausseront que nous ayons à télécharger des logiciels pour couper une connexion internet qu'on paie les yeux de la tête, et qu'on ait en plus besoin de tout un tas de bidules pour écrivailler alors que les poètes des tranchées écrivaient sur des bouts de papier avec des obus qui leur sifflaient au-dessus du casque.
Certes.
Mais pour tous ceux qui ne sont pas de tels vieux schnoques, qui ont un petit problème de productivité et qui ont de belles choses à donner au monde au-delà des statuts Facebook, foncez!
* je n'en ai pas, mais si j'en avais un, je le ferais.