Après l'enfumage, la dissolution ?

Publié le 21 décembre 2012 par Despasperdus

Dans un récent billet, l'ami des échos de la gauchosphère interpelle la blogosphère avec la question suivante :

« Qui selon vous serait le meilleur premier ministre en cas de dissolution ? »

Après Babelouest dans Un nouveau premier ministre de la République, un vra, nous allons tenter d'y répondre.

Vu les débuts laborieux du quinquennat hollandais, il n'est pas déraisonnable de penser que l'actuelle majorité aura bien du mal à tenir 5 ans malgré le caractère monarchique de la Vème République.

D'une part, les résultats aux élections partielles sont extrêmement mauvais pour le PS. D'autre part, à mesure que les décisions se font jour, la déception prédomine chez bon nombre de sympathisants socialistes qui espéraient beaucoup du nouveau pouvoir.

Enfin, il ne manquerait plus qu'un mouvement social de masse, peut-être à l'occasion d'une énième réforme libérale des retraites, ébranle le gouvernement et sa majorité. Ajoutez à ces éléments, une débâcle électorale aux municipales qui affaiblirait tellement la légitimité de la majorité PS-EELV que le Président de la République serait peut-être contraint d'exercer son droit de dissolution de l'Assemblée nationale fixée par l'article 12 de la Constitution du 4 octobre 1958 :

« Le Président de la République peut, après consultation du Premier ministre et des Présidents des assemblées, prononcer la dissolution de l'Assemblée nationale. (...) »

A notre humble avis, la question du Premier ministre est accessoire jusqu'au résultat final des élections législatives. En 1997, Chirac avait dissout l'Assemblée nationale en espérant qu'une nouvelle majorité de droite légitimerait les orientations définies par Juppé. Ce dernier, lessivé après à peine deux ans à Matignon, avait géré les affaires courantes jusqu'à la victoire finale de la gauche plurielle.

Aussi, le changement de Premier ministre s'il ne s'accompagne pas d'une nouvelle majorité politique à l'Assemblée nationale ne modifiera pas l'orientation politique du pays. Évidemment, nous souhaitons que le Front de gauche obtienne la majorité avec l'appoint des élus EELV et de la gauche du PS.

A la limite, l'actuel président de la République pourrait nommer un nouveau Premier ministre sans prononcer ladite dissolution dans les deux hypothèses suivantes :

  • changement de 1er ministre par opportunisme et communication politique sans réel changement politique. Ayrault de Matignon serait remplacé par un clone social-libéral comme Mitterrand l'a fait quand Fabius a succédé à Mauroy et Cresson à Rocard puis enfin Bérégovoy. Idem avec Chirac pour le passage de témoin entre Raffarin et De Villepin à Matignon.
  • émergence d'une nouvelle majorité de gauche constituée par le groupe parlementaire du front de gauche très étoffé avec l'arrivée massive de députés socialistes en rupture avec le social-libéralisme et de députés d'EELV . Après tout, une débâcle historique aux municipales pourraient faire franchir le rubicond à certains élus socialistes...

Dans le dernier cas ou après la victoire du Front de gauche après la dissolution, le président Hollande serait contraint de nommer un Premier ministre issu des rangs du Front de gauche, il va sans dire que le nom du récipiendaire nous importe peu.

Mais puisque nous devons nous plier à l'exercice de cette chaine, les organisations qui forment le Front de gauche devraient proposer à notre Batave présidentiel le nom d'une femme de convictions qui incarne la rupture.

Encartés au Parti de gauche, notre cœur balance entre Martine Billard et Corinne Morel-Darleux, soit une représentante de l'écologie politique, tout simplement pour mettre en œuvre une politique qui réponde ENFIN à l'urgence écologique et sociale de notre temps.

Notre contribution terminée, nous vous posons la question :

« Qui selon vous serait le meilleur premier ministre en cas de dissolution ? »

Blogueuses, blogueurs, n'hésitez pas à faire vivre cette chaîne !