Un polar classique et efficace !
Ayant bien aimé Fatale et « Le maître voleur », je n’ai pas su résister plus longtemps à ce troisième polar paru au sein du catalogue Contrebande de Delcourt, surtout que le scénariste n’est autre que Greg Rucka, un maître du genre à qui l’on doit notamment les excellents Gotham Central et Queen & Country.
Ce premier tome invite à suivre les déboires de Dex Parios, une jeune détective privée qui est contrainte d’accepter une nouvelle mission pour éponger ses dettes de jeux : retrouver la petite-fille de la propriétaire du casino où elle a accumulé une solide ardoise. Une enquête de routine qui tourne très vite au cauchemar comme en témoigne la scène d’introduction de cet album.
Greg Rucka propose une histoire classique, mais qui parvient à nous tenir en haleine, notamment grâce à une narration sous forme de long flash-back, qui permet progressivement au lecteur de comprendre comment l’héroïne s’est retrouvée dans un tel merdier. Cette jeune femme particulièrement loyale, noyée dans les problèmes financiers et familiaux, s’avère également assez attachante, incitant donc le lecteur à se préoccuper de son sort.
Les ancrages appuyés de Matthew Southworth renforcent l’ambiance sombre du récit, dans un style qui peut faire penser au travail de Sean Phillips, mais sans parvenir l’égaler au niveau de la qualité.
« Stumptown » est probablement le moins bon des trois polars américains publiés récemment par Delcourt, mais ce premier volet s’avère tout de même très plaisant et parfaitement maîtrisé.