Allons-nous assister cette année à un tel événement ? C’est la question qui se pose depuis septembre 2012, quand le Russe Artyom Novichonok et le Biélorusse Vitali Nevsky ont rapporté la découverte de la comète Ison, repérée au-delà de l’orbite de Jupiter. Acronyme d’International Scientific Optical Network, un réseau de télescopes automatiques, Ison, alias C/2012 S1, ne manque pas d’atouts.
C’est une comète “fraîche”, qui se serait décrochée du Nuage de Oort — ce lointain réservoir à boules de neige sale, grosses comme des montagnes — et qui regorge sûrement de glaces très volatiles qui n’ont jamais été exposées à la chaleur. Sa trajectoire la conduit aussi à passer très près du Soleil. À environ 2 millions de kilomètres. De quoi l’échauffer fortement et voir fondre ses couches superficielles dont le dégazage pourrait être spectaculaire. Enfin, et ce n’est pas le moindre des arguments, c’est dans le ciel de l’hémisphère Nord, fin novembre, début décembre, qu’elle pourrait être… visible en plein jour !
La “cométologie” n’est pas une science exacte et il va nous falloir être patients avant de savoir si les prévisions qui la donnent 100 fois plus brillante que Vénus, ou encore plus éclatante que la Pleine Lune, se réalisent. En effet, il existe un risque “non nul” qu’elle vole en éclats sous l’effet de fortes contraintes gravitationnelles, des semaines, voire des mois avant de frôler le Soleil. Le temps de se préparer, d’apprécier le suspense, et de s’exercer sur une autre comète attendue en mars, qui pourrait bien, elle aussi, se révéler spectaculaire. Le ciel peut encore nous surprendre et, nous l’espérons une fois encore, nous ravir !
Alain Cirou
Directeur de la rédaction
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