Jeux d’enfants (Le voleur d’enfance #4)

Publié le 21 décembre 2012 par Lheureuseimparfaite @LImparfaite

Source : Snow on We ♥ it

Camille, Laura et Lucas passaient les meilleures vacances qui soient. Ils avaient ri toute la nuit, incapables de s’endormir calmement, ne cessant de se chamailler gentiment, attendant avec impatience que les grands aillent se coucher pour aller chercher leur cadeaux en douce sous le sapin. Ils avaient trop hâte de les déballer. Du haut de leurs 5, 7 et 8 ans les trois cousins et cousine n’avaient qu’une seule préoccupation en tête. Vérifier que leur liste de cadeaux ait bien été respectée. Le petit Camille croyait toujours fermement au vieux bonhomme barbu, Laura et Lucas commençaient à avoir de sérieux doute mais n’en disait. À leur façon il savait qu’ils devaient protéger la magie dans le yeux de Camille. Finalement le sommeil l’emporta et les accueillis dans ses bras bienveillants vers trois heures du matin.

Le lendemain matin au réveil ils ignorèrent totalement les tartines beurrées et les chocolats chauds préparés par mamie Suzanne et coururent dans le salon chercher leurs paquets. Des cris joyeux retentissaient dans la maisons tandis qu’ils arrachaient les emballages que des petites mains avaient mis tant d’efforts à réaliser. Les voir aussi heureux était un pur émerveillement pour leurs grands-parents. Une fois le petits déjeuner pris et les enfants chaudement habillés,  ils iraient tous en balade avec Moshu Le gros Saint Bernard qui avait tellement besoin de se défouler.

Papi Albert prit la laisse de Mushu à la Main et le gros chien reconnu immédiatement le signal qui annonçait une bonne sortie. La mascotte des enfants aboya pour marquer sa satisfaction et sa hâte tandis qu’ils finissaient de s’emmitoufler avec les gants, bonnets et écharpes tricotés amoureusement par mamie Suzi. En sortant du gros chalet familial ils n’eurent qu’une centaine de mètres à parcourir avant de se retrouver dans la forêt.

Le paysage était magnifique. Les épicéas étaient couverts d’une fine pellicule de neige tombée au cours de la nuit, le soleil faisait miroiter le manteau d’un blanc étincelant qui recouvrait le sol et le ciel n’avait jamais semblé aussi bleu depuis que la famille s’était réunie à Megève pour les fêtes. La bonne humeur semblait pouvoir durer une éternité. Camille observait des petits galets ronds charriés dans l’eau d’un petit ruisseau et se risquait à ôter discrètement ses gants pour les ramasser. Pendant ce temps Laura et Lucas s’amusaient à lancer une vieille branche à Mushu qui s’empressait de la rapporter fièrement à ses jeunes maîtres. Lucas mit toutes ces forces dans un ultime jeté de bâton. Le projectile s’éleva haut dans les airs et parti très loin à la grande joie Laura toujours très admirative de son cousin. Bizarrement le Saint Bernard ne revint pas vers les enfants cette fois. Il se mit à creuser frénétiquement la neige en poussant des aboiements plaintifs. Surpris et méfiant papi Albert recommanda aux parents de ne pas bouger et de garder les enfants vers eux. Il allait voir pourquoi Mushu agissait de la sorte.

Arrivé sur place il eut le souffle coupé et sentit ses jambes défaillir sous lui. Des petits pieds bleutés émergeaient de la délicate poudreuse. Des petits pieds qui auraient pu être ceux de ses petits-enfants et qui étaient sûrement ceux du petit Kyllian. Il revit les photos de l’enfant souriant diffusée par l’alerte enlèvement. Son coeur se serra puis il fit rapidement taire le chien,  lui remit la laisse pour l’éloigner de cette macabre découverte et l’empêcher d’abîmer cette scène de crime. Sa passion pour les enquêtes policières lui dicta exactement comment agir pour protéger les indices éventuellement laissés sur place et par dessus tout pour protéger ses petits trésors d’une vision aussi terrible. Il n’avait pas l’intention d’en faire des jeunes martyrs. Jamais il ne permettrait que quoi que ce soit viennent troubler ces fêtes familiales.

« Ce n’est rien, dit-il. Juste un vieux terrier abandonné, rentrons. »

De retour au chalet le grand père protecteur ne pris pas le temps d’enlever ses bottes enneigées ni son gros manteau au duvet d’eider. Il se dirigea directement vers son bureau et appela la police. Il ne fallait pas perdre de temps et éviter que d’autres promeneurs ne passent là-haut. La préservation de la scène était capitale, il le savait, il l’avait souvent lu.

Une veille de vacance endeuillée
Préparatifs
Défi litéraire


Partie 1 : Une veille de vacances endeuillée

Partie 2 : Préparatifs

Défi Des mots, une histoire 86ème récolte  : préservation – pieds – trouvailles – émerveillement – exactement – qualifier – charrier – monde – martyrs