En France, comédie est souvent synonyme de réalisation pauvre, uniquement destinée à servir la soupe aux acteurs. À l'inverse, Paolo Sorrentino livre une mise en scène fantasque, foutraque mais passionnante, qui donne à ses personnages minables une dimension supérieure. Si l'on peut légitimement se sentir perdu au début du film (après quatre plans, on a l'impression d'avoir vu des extraits de quatre films différents), on finit par sentir chez soi, délicieusement vautré dans un fauteuil vieux, collant mais confortable. Et tant pis si la fin du film est presque moraliste : pendant une heure et demie, L'ami de la famille aura été une bonne bouffée d'oxygène, pas assez chargée en gaz hilarant mais définitivement à voir.
6/10