Réputé pour ses courts métrages horrifiques, voici venu le temps pour Nacho Cerdà de passer au long. Sur une structure classique, Abandonnée tend à montrer que les espoirs placés dans le metteur en scène espagnol n'étaient pas totalement vains. Pourtant, Abandonnée commence plutôt mal : l'exposition est longue et peu avenante, et surtout, les enjeux sont mal exposés. Bref, on ne comprend pas grand chose à la problématique du film. Les personnages semblent inquiets, horrifiés, tétanisés, et le spectateur n'a pas saisi pourquoi. Ça fait désordre.
Arrive alors le moment où l'horreur est mise en route. Là encore, malgré quelques jolis effets, on trépigne. Mais l'on commence enfin à piger. Voilà notre héroïne face à son sosie version zombie, comme si elle voyait la mort en face... Dès lors, la deuxième heure d'Abandonnée trouve un nouveau souffle et entreprend de répondre de façon satisfaisante aux questions qu'elle avait mal posées. On vibre, on tremble, on flippe (gros travail sur le son), mais surtout, on regrette que tout le film n'ait pas été comme ça. La résolution est si brillante que la frustration ne fait que croître. Et, pour une fois, on reprendrait volontiers de cet enchaînement de fins qui captivent l'oeil et l'esprit. La prochaine fois, il suffira à Nacho Cerdà de se réveiller avant le milieu de son film, et il nous offrira à coup sûr de véritables bijoux d'horreur convaincants de bout en bout.
6/10