Dora, ex-institutrice, gagne sa vie en écrivant des lettres pour les migrants illettrés à la gare centrale de Rio. Ana et son jeune fils Josue font appel à ses services pour retrouver le père de Josue. Lorsque Dora rentre dans son petit appartement de banlieue, elle fait le tri des lettres de la journée, en envoie certaines, jette les autres et en garde une partie dans un tiroir. C’est ce qui arrive à la lettre de Josue. Quand sa mère meurt, renversée par un bus, Josue demande à Dora de l’aider à retrouver son père. D’abord insensible, Dora finit par accepter de l’aider.
Réalisé par Walter Salles
Golden Globe Meilleur film en langue étrangère (1999)
César du Meilleur film étranger (1999)
Ours d’Or (1998)
Central do Brasil, c’est un road movie simple qui raconte le voyage émouvant d’un jeune orphelin à la recherche de son père. Un voyage initiatique où l’apprentissage de la vie se fait, comme dans une parabole, auprès d’une institutrice à la retraite – qui, elle-même, découvre encore des choses sur ce qu’elle est.
Central do Brasil, c’est presque un docu-fiction sur les réalités du Brésil de la fin des années 90 – alors que l’envol de la croissance économique n’en était qu’à ses balbutiements. L’alcoolisme, la violence, les loteries au parfum d’opium des pauvres, les trafics d’organes, le vagabondage – mais également, la beauté d’un pays, la majestuosité de ses paysages, la solidarité humaine, qui prend le pas sur l’inidividualisme dans lequel on voudrait pousser les personnages.
Les émotions virevoltent en permanence dans ce film. Humain jusqu’au bout, sans pathos, juste une aventure sans complaisance – avec quelques lenteurs et naïvetés, parfois, et quelques maladresse, par endroits – mais faire un film épique n’était probablement pas le but de Walter Salles qui signe ici le touchant portrait d’un Brésil « vrai ».
« Epicentre du premier volet narratif, la gare est à la fois l’espace du délabrement d’une infra population mais aussi le lieu de croisement d’une foule de 400 000 cariocas (habitants de Rio) qui passent par là quotidiennement. Mais que l’on ne se trompe pas sur le sens de cette agitation fébrile, Central do Brasil est le microcosme brésilien de l’indifférence, le cache-misère actif d’un État immobiliste responsable d’un chaos socio-économique où 20 millions de personnes sont sous-employées ou au chômage. En un mot, le terminus de tous les espoirs. »