En mai dernier, les 100 non profits les plus visibles sur Internet et les réseaux sociaux aux Etats-Unis comptabilisaient 40 millions de fans sur Facebook et 20 millions de followers sur Twitter.
Cet écart reflète le poids respectif de ces deux réseaux historiques. C’est ce qui ressort d’une étude multicritères du site http://topnonprofits.com, qui donne également pour compléter ce tableau le nombre d’étoiles du Charity Navigator.
Seulement 25% des non profit totalisent plus de followers que de fans, avec un déséquilibre très marqué pour Care.org, United Nations High Commissioner for Refugees, Creative Commons, Charity : water, Greenpeace, Kiva, la Bill and Melinda Gates Foundation, One et Do Something.
Cette bonne pénétration du réseau Twitter ne peut relever que d’une stratégie délibérée, compte tenu de l’écart en termes d’audience entre Facebook et le réseau de micro-blogging.
Voici à fin 2012 le classement des ONG et fondations américaines les plus suivies (en milliers)
Les lieux culturels les plus populaires (Smithsonian Institute, New York Public Library, Philadelphia Museum of Art, American Museum of Natural History, le Moma, le Met) totalisent ainsi 2 millions de “likes” contre 2,5 millions de followers.
En ne conservant des non-profits que celles qui ressemblent les plus à la définition d’une
ONG, hors institutions culturelles, les 90 associations les plus populaires sur
le web comptabilisent en moyenne 424.000 fans et 200.000 followers.
Mais, la médiane se situe nettement plus bas, à 210.000
amis et 55.000 abonnés, ce qui traduit des niveaux d’avancement très différents
selon les organisations.
A l’opposé, de
nombreuses associations ont mis le paquet sur Facebook, notamment les suivantes
: PETA (People for the Ethical Treatment of Animals), Humane Society of the
United States, American Society for the Prevention of Cruelty to Animals, le WWF, Invisible Children, Human Rights
Campaign, William J. Clinton Foundation, Livestong et Habitat for Humanity.
Au final, 24 associations ont au moins 8 fois plus d’amis
que d’abonnés. Il s’agit en général d’ONG de « taille moyenne ». Leur
médiane se situe ainsi à 500.000 fans, mais seulement 20.000 abonnés.
Il est probable qu’on assistera pour ces dernières à un certain
rééquilibrage en 2013, tant Twitter permet de toucher les leaders d’opinion et s’insère
dans le flux d’actualité. De plus, l’oiseau bleu a l’avantage d’être bien
adapté à la mobilité.
Il faut aussi souligner l’utilisation de la vidéo par les
ONG américaines, un outil qui, lorsqu’il est bien exploité, vient propulser leur
notoriété.
Ainsi, Kony 2012, réalisé
parInvisible Children, a été
visionné 95 millions de fois sur YouTube. De plus, il aurait généré plus de 10
millions de shares. C’est pourquoi il a remporté en décembre le Unruly Global
Viral Video Ads Chart.
A ce titre, selon thedrum.com, les 10 vidéos les plus
partagées sur le social media américain l’ont été 28 millions de fois en
moyenne en 2012, contre 10 millions seulement un an plus tôt, soit un bond de
67%
Néanmoins, si Kony 2012 a eu un effet contagieux, il est
resté sans suite, avec deux pics sur Twitter, le premier à sa diffusion, le
second à l’arrestation du fondateur de l’ONG, Jason Russel.
A l’opposé, charity : water dispose d’un plan média,
destiné à accompagner son développement dans la durée :
- Son objectif est d’avoir au final un impact croissant pour les populations.
- Une base d’adeptes peut aussi se révéler utile lorsque la conjoncture se dégrade.
- Les petites rivières faisant les grands fleuves, une bonne présence sur le social media permet de collecter des fonds significatifs, même si les dons unitaires restent modestes.
Cette association humanitaire, qui fait la promotion de l’eau potable dans les pays pauvres, a suscité un véritable intérêt pour sa cause en avril 2008 en couplant une vidéo originale avec son site Internet. Grâce à un formidable buzz sur Twitter, 965.000$ ont été levés. Voici l’histoire :
All involved DONATED their time. Its national commercial debut was on American Idol Gives Back on April 9.
Want to act? Only $20 can give one person clean and safe drinking water for 20 years. charity: water helps build wells in Africa and provides clean, safe drinking water.
Please help us dig wells. Start by helping one person. Find out more athttp://www.charitywater.org Cette campagne virale a été largement relayée, l’association enregistrant une forte hausse de ses abonnés et de ses water-activists.
Si bien qu’en 2009, l’ONG a été sélectionnée au 1er Global Twestival, au cours duquel les utilisateurs de Twitter ont réussi à lever $250,000 supplémentaires en faveur de l’Ethiopie, de l’Ouganda et de l’Inde.
Selon ses propres termes, Charity : org cherche à utiliser les "high-social-impact-media" dans un triple objectif :
- Montrer les problèmes, les faire comprendre et les faire ressentir,
- Personnaliser Twitter avec de belles images porteuses de sens sur le travail de l’association sur le terrain. Lier les vidéos avec Twitter pour faciliter le partage avec ses amis. Des photos postées régulièrement. Un photo chaque jour pour entretenir la flamme
- Surtout, charity: water cherche à entretenir une relation personnelle avec ses Twittos et n’hésite pas à utiliser le levier humoristique. C’est dans l’authenticité de la relation que repose selon elle la clé du succès à long terme. Un compte Twitter efficace ne doit pas uniquement être le dernier salon, où on cause.
L'ONG américaine a produit une vidéo pour faire le bilan de l'année. On le voit également, elle n’hésite pas également à retweeter largement.
A vos
Tweets !
Pour aller plus loin :
Vu sur FrenchWeb : Hubspot a fait
le point sur le passage des internautes vers les médias sociaux visuels, tels
Pinterest et Instagram.
http://frenhweb.fr/infographie-importance-des-medias-sociaux-visuels-pour-les-macrques/92544?utm_source=FRENCHWEB+COMPLETE&utm_campaign=79e8d3567d-FrenchWeb_Daily1_20_12_2012&utm_medium=email Sur ce blog, le Charity Navigator : http://ong-entreprise.blogspot.fr/2012/10/charity-navigator-pousse-les-ong.html