Reduire le nombre de corridas ?

Dans le monde de la tauromachie, la crise aura eu au moins un avantage : Celui de réfléchir sur le nombre de corridas. En voyant des arènes qui ne font pas le plein, certaines empresas ont décidé de réduire le nombre des corridas propsées : Dernière en date, Nîmes, mais on a vu, par exemple, que cela a été le cas pour Bayonne l’an dernier, Vic cette année, et en Espagne, Séville sans doute, Santander ou Malaga où les Choperas voudraient diviser par 2 la feria.

Et pourtant, si l’ on se réfère aux grandes années des no hay billetes, il n y a pas moins de billets vendus, il il y en a même plus ! En Espagne . Avant cette prise de conscience attribuée à la crise, il y avait en Espagne environ 1800 corridas (novilladas et rejon inclus). Il y a quelques dizaines d’années, il y en avait la moitié. Autre exemple, Nîmes à la même époque avait 3 corridas pour sa feria de Pentecôte, maintenant c’est une bonne dizaine. A ce sujet on peut remarquer que 10 corridas à ½ arène font plus de billets vendus que 3 no hay billetes.

C’est donc cette inflation déraisonnée de spectacles taurins qui est la cause de ce qui pourrait paraître un désamour, et si la crise intervient, ce n’est que parce que les spectateurs ne peuvent plus suivre cette augmentation folle de « tentations ».

Beaucoup d’ empresas ont cru pouvoir faire plus d’argent ainsi, en oubliant le vieil adage sur les impôts que l’ on peut adapter à la corrida : « Trop de corridas tue la corrida ».

Autre aspect de la question : La quantité et la qualité ne sont pas vraiment toujours compatibles : Que dire de ces ganaderias à la mode (grâce aux figuras…) qui doivent fournir 25 lots de toros chaque temporada ? Ne sont elles pas enclines à être moins rigoureuses sur la sélection ?Quant aux toreros, le moins grand nombre de corrida à Nîmes par exemple, n’interdisaient pas de voir régulièrement les figuras telles que Diego Puerta, El Viti ou Paco Camino.

L’exemple de Bayonne est flagrant : En réduisant le nombre des corridas, le contribuable bayonnais a vu sa facture passée de – 400 000€ à + 100 000 ! Par contre il est vrai que moins de corridas risque d’accroître les difficultés de certains petits éleveurs : Il convient donc de les privilégier au détriment des ganaderias exigées par les figuras et dont, on l’a bien vu cette année, le public se lasse…et finit aussi pour cette raison à moins remplir les gradins. Et d’autre part des initiatives comme Madrid, prévoyant un cycle de novilladas d’encastes minoritaires sont à saluer.

Alors oui, il faut réduire ce nombre irrationnel de corrida. Et si les anticorridas, ignorants totalement et l’ histoire, et les contraintes d’ une bonne temporada se réjouissent naïvement, ce seront les aficionados qui seront les grands gagnants et qui verront les , pour la pérénisation de notre passion, remplies