Tapie s’offre (encore ?!) une nouvelle danseuse : la presse… (Misère de notre démocratie).

Publié le 20 décembre 2012 par Mister Gdec

 

En apprenant que Bernard Tapie venait, pour reprendre les termes vus dans la presse nationale,  de « s’offrir les quotidiens de la côte d’azur », ma première réaction fût d’en être navré, pour plusieurs raisons que je voudrais vous exposer brièvement ici. Navré tout d’abord parce que Bernard Tapie est de nouveau en train de se lancer dans une aventure économique qui l’avait conduit autrefois  à sa perte dans d’autres domaines d’activités, alors qu’il nous avait promis la main sur le cœur il n’y a pas si longtemps qu’on ne l’y reprendrait plus. Ne s’était-il pas ainsi, à l’étonnement de tous, reconverti dans le théâtre, et la carrière de comédien ? Que diable ne s’y est-il pas cantonné !  Mais chassez le naturel… On en connaît un autre qui en ce moment confond dangereusement les deux fonctions, en sens inverse… au point de créer des polémiques préjudiciables à beaucoup. Mais là n’est pas le sujet.

 Deuxième raison de mon dépit, comme je n’ai pas la mémoire courte, je me souviens de l’origine de la fortune de Mr Tapie : l’argent du contribuable, qui aurait pu être bien mieux utilisé, s’il n’y a avait eu l’intervention d’ami(e)s généreux(ses)… avec l’argent des autres.

 Et pour couronner ce triptyque argumentaire, je vois de manière générale d’un très mauvais œil le phénomène de concentration exacerbé de la presse, qu’elle soit nationale ou régionale. 

 « Tapie et la famille Hersant s’apprêtent à racheter les créances des banques et à reprendre les derniers titres du groupe de presse régionale, dans la région Provence-Alpes Côte d’Azur (La Provence, Nice-Matin, Var-Matin et Corse Matin) et ceux des Antilles et de Guyane (France-Antilles Guadeloupe, France-Antilles Martinique et France-Guyane). »

Cela porte gravement atteinte à l’idée que je me fais d’une démocratie, dans laquelle l’indépendance de la presse a un rôle important à jouer.  En résulte selon moi un appauvrissement de la qualité de l’information préjudiciable à notre vie démocratique française dans son ensemble. N’entendre qu’un seul son de cloche, quel que soit le domaine,  rend l’esprit étroit, c’est une évidence. D’ailleurs, les français ne s’y trompent pas, qui achètent de moins en moins la presse papier, comme nous le démontre cet intéressant article d’Erwann Gaucher.

 Par contre, quand il s’agit de véritables  sites d’information, qui réalisent un véritable travail d’investigation journalistique, en toute indépendance (au grand dame de certains, à droite comme à gauche), et qui ne craignent pas de mécontenter les politiques,  il semblerait que cela paie davantage. Bien plus en tous cas que cette presse purement commerciale, gérée par des gens qui ne connaissent rien au journalisme, uniquement hommes d’affaires… Douteuses ? La suite du dossier nous l’apprendra. Mais déja les syndicats ont fait connaitre leur désaccord, sans ambiguïté , sur ce projet. Qu’on ne me fasse donc pas le coup du chantage à l’emploi. Ce serait à côté de la plaque.

Approfondir le sujet (sur la concentration de la presse française)